Traiter les effluents vinicoles: les cuma montrent l’exemple

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Traiter les effluents vinicoles: les cuma montrent l’exemple

Le bassin de stockage de la cuma de Loupiac.

Gérer les bonnes pratiques en commun et partager les investissements improductifs constituent une voie de progrès en matière de traitement des effluents. C’est plus facile en groupe qu’individuellement.

Le plus aisé à traiter sont les volumes qui ne sont pas produits! Au regard de cette règle de bon sens, la première vigilance vise donc dans toutes les situations à limiter les volumes d’eau… dans les chais ou dans les fonds de cuve.

En 1992, la loi sur l’eau est promulguée

Depuis 2006, plusieurs arrêtés encadrent les pratiques phytosanitaires. En 2013, la signature en Gironde d’un accord cadre visant à l’amélioration de la qualité de l’eau dans les zones viticoles, complète ce dispositif. Toutes ces échéances sont passées et, malgré cela, des efforts sont encore obligatoires et consistent à éliminer toutes traces de pollution dans nos rivières.

Les cuma ont franchi une première étape avec les effluents vinicoles

Depuis plus de quinze ans, le réseau cuma s’est investi dans une démarche environnementale qui a conduit à créer la première station d’épuration en cuma à Soussac. Neuf autres ont suivi et la onzième est en cours.

Ce sont près de 800 viticulteurs regroupant quelque 14.000ha de vigne qui traitent aujourd’hui collectivement leurs effluents de chai, et 9,5 millions d’euros investis dans ces projets, largement aidés par les collectivités territoriales (Département et Région) et par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne. Cela représente un investissement moyen de 680€/ha, soit beaucoup moins qu’un investissement réalisé individuellement. De surcroît, de tels investissements collectifs exemptent les vignerons à assurer eux-mêmes la surveillance et le fonctionnement de l’installation.

édition spéciale départementale Gironde mars 2017 viticulture et effluents.

L’aire de lavage pour pulvérisateurs et machines à vendanger de la cuma du Bourgeais.

Certes, ces projets de station d’épuration sont longs à se concrétiser. Toutefois, lorsque les stations sont en fonctionnement, grâce au suivi assuré par les responsables et à une maintenance efficace, elles affichent toutes de bons résultats épuratoires et déchargent le viticulteur d’une tâche supplémentaire. Si le lagunage aéré est un choix privilégié car il est facile à gérer, il n’a pas l’exclusivité dans les cuma qui ont aussi choisi des systèmes de boues activées, voire de méthanisation.

Les cuma n’ont pas atteint leur capacité maximale de traitement. En effet, la mise aux normes a généré une moindre consommation d’eau dans les chais offrant ainsi la possibilité de recevoir des volumes supplémentaires.

Rappel
Les eaux de lavage des machines à vendanger sont des effluents vinicoles et, de fait, sont interdites de rejet dans les fossés, ruisseaux ou prairies voisines. Stockez-les et la cuma locale pourra les traiter ou, à défaut, épandez-les sans oublier le plan d’épandage.

Des projets à développer autour des effluents phytosanitaires

Tous les agriculteurs et viticulteurs sont concernés. Quinze cuma sont équipées d’une aire delavage et/ou d’installations de traitement pour les produits phytos. Les cuma de Barie, Vignobles du Haut-Médoc, la Médulienne vont démarrer les travaux pendant que d’autres, les cuma d’effluents du Médoc et de Loupiac, ont choisi la contractualisation avec Vitivista. Tous les schémas et types de traitement sont envisageables (phytobacs, héliosec, ….).

A noter toutefois que l’investissement est onéreux pour une exploitation seule. Partager cet investissement est la solution pour ramener le coût annuel à 200€ en moyenne par pulvérisateur. A Vignonet, la cuma travaille en collaboration étroite avec la commune, pour mener à bien un projet qui va concerner tous les viticulteurs de la commune. Ce projet est l’illustration même d’un partenariat efficace dans une zone où la pression forte n’incite pas à libérer un terrain pour ce type d’investissement. Partager ces investissements permet d’atténuer leur coût, de valoriser l’image du producteur et de se libérer d’une pression sociale de plus en plus forte.

Retrouvez l’intégralité de votre édition spéciale départementale Gironde du mois de mars 2017.