Trois salariés et un apprenti à La Fontaine

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Trois salariés et un apprenti à La Fontaine

Dominique Dubin (salarié), Jérôme Audurier (président) et Jean-Pierre Bodin (responsable des travaux auprès des salariés).

Cette coopérative est née de la fusion de deux cuma motivées pour gérer ensemble l’emploi et proposer des prestations complètes.

En 2008, dans le Thouarsais (Deux-Sèvres), deux cuma rencontrent des difficultés pour maintenir un emploi à plein temps et le valoriser sur une année entière. Elles se rapprochent donc et donnent naissance à La Fontaine. La centaine d’adhérents réunis, majoritairement en polyculture-élevage, impulsent ainsi une nouvelle dynamique et un accroissement des activités. Jérôme Audurier, l’actuel président, et Jean-Pierre Bodin, responsable des travaux, observent alors une remobilisation des salariés. « Nous éprouvions des difficultés pour donner du sens à nos emplois. Nos collaborateurs risquaient de partir à tout moment pour des postes plus attrayants. Cette union leur a offert de nouvelles perspectives », constate Jean-Pierre Bodin.

Former des salariés

La modernisation du parc matériel et son dimensionnement adapté à des besoins croissants, ont favorisé ce regain d’intérêt. Aujourd’hui, les équipements répondent à tous les besoins des adhérents : fenaison, épandage des effluents, mise en culture et récolte des céréales. Rapidement, les deux UTH ne sont plus en mesure de répondre à la demande. Emplois saisonniers et apprentis se succèdent. « Former des jeunes, leur permettre d’acquérir des compétences pour les voir ensuite partir vers d’autres structures fut particulièrement frustrant », se souvient Jean-Pierre Bodin. 

Création d’un 3e poste de salarié

En 2015, se pose la question de la pérennisation d’un troisième poste permanent. En 2017, avec l’appui de la fédération, une réflexion est menée dans le cadre d’un DiNA. Le constat est simple : l’offre de service ne cesse d’augmenter, les salariés n’ont pas une minute à eux et les besoins s’accroissent. La solution pour sécuriser le troisième poste ? La construction d’une offre de services couvrant toutes les activités de traction et d’automoteurs, avec prise d’engagement. 

Cinq ans après, la cuma est en pleine expansion. Afin de remplacer les deux hangars originels, un site unique sera opérationnel en 2024 avec stockage, atelier, bureau, sanitaires et production photovoltaïque sur 2 650 m2. Quant à la prestation complète, elle continue de progresser, alors que les heures supplémentaires subsistent. Il est désormais question d’un quatrième poste, orienté mécanique. Une nécessité au regard de la mise en service de l’atelier dimensionné au parc matériel, avec la possibilité d’intervenir sur deux automoteurs en même temps.

L’équipe de salariés

  • Estéban est en contrat d’apprentissage CS ­machinisme depuis le 1er septembre 2023.
  • Apprenti en 2020, Gabin a été embauché en CDI en 2021.
  • Damien a été recruté en 2006, avant la fusion. Chauffeur mécanicien, il consacre un partie de son emploi du temps au suivi administratif.
  • Recruté en 1987 par la fdcuma, sous la forme d’un contrat d’apprentissage, Dominique a ensuite signé un CDI. À 58 ans, il participe toujours au développement de la cuma.

Pas de monotonie pour les salariés

Salarié depuis 37 ans, Dominique est sans doute le plus ancien collaborateur des cuma du département. « Ce qui me vient à l’esprit, c’est le relationnel avec les adhérents, dit-il. J’ai évolué avec eux et suivi leur développement. Bien sûr, il y a des moments plus difficiles, mais humainement, il y a un environnement convivial et positif. La diversification de nos activités évite la monotonie. Nous disposons aussi d’une large autonomie dans notre organisation. Cela tient à notre historique commun et la connaissance que nous avons les uns des autres. Nous sommes tous associés aux décisions. C’est très valorisant. La contrainte ? Comme pour toutes les activités agricoles, c’est la saisonnalité. Et avec l’âge, c’est de plus en plus pesant ! ».

« Professionnaliser la fonction d’employeur »

Jérôme Audurier et Jean-Pierre Bodin évoquent le dispositif de recrutement désormais consolidé au sein de leur cuma.

Quels sont vos objectifs ?

Nous sommes à la fin d’un modèle. Nous devons faire évoluer notre outil, afin de répondre aux attentes des adhérents, qui sont de moins en moins nombreux et dont les exigences sont différentes. L’enjeu reste la maîtrise des coûts et la compétitivité du service. Au regard de l’évolution des effectifs salariés, la fonction d’employeur devra être professionnalisée. Pour y parvenir, la fédération sera évidemment mise à contribution.

Si c’était à refaire ?

Sans hésitation, on ­recommencerait ! Le bâtiment aurait mérité d’être construit plus tôt mais, en s’étant donné le temps de la réflexion, il a été mieux finalisé.

Quels sont désormais vos besoins ?

Il faudrait instaurer une vraie formation de ­chauffeur-mécanicien, en intégrant les besoins et les spécificités des cuma. Il est difficile de recruter. De plus, nous sommes méconnus sur le marché de l’emploi. Pourtant, les besoins existent et vont se développer.

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