Trouver un intérêt aux haies

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Trouver un intérêt aux haies

Le déchiquetage de bois permet de valoriser la ressource bocagère en énergie ou paillage de litière. Une démonstration de l’utilisation de l’outil a eu lieu le 30 janvier.

Le 30 janvier, la frcuma Hauts-de-France, avec la chambre d’agriculture, a organisé une journée sur le thème de la valorisation bocagère. Visite d’exploitation, démonstration de matériel, informations techniques et témoignages étaient au programme.

La trentaine de participants à la journée technique dédiée à la valorisation bocagère dans les Hauts-de-France a été vite mise dans le bain. Directement sur le terrain, à Beauvoir-Wavrans, les participants ont pu échanger avec David Ducellier, agriculteur et habitué de la valorisation bocagère.

Valorisation bocagère en Hauts-de-France, les éleveurs s’y intéressent

En effet, cet éleveur du Pas-de-Calais a ouvert son exploitation pour partager sa technique. Avec les branches issues de ses haies, il obtient des copeaux de bois. Ceux-ci permettent de sécher la luzerne qu’il récolte chaque année sur son exploitation, mais aussi de pailler la litière de ses animaux.

Pour obtenir des plaquettes, il fait appel à une entreprise de travaux agricoles équipée d’une déchiqueteuse. Le coût est d’environ 400 €/h. Il estime, « qu’avec 10, voire 12 kilomètres de haie, et grâce à une rotation de huit ans de l’entretien de ses haies, il arrive à subvenir à ses besoins. »

Toutefois, pour y parvenir, il faut organiser les coupes de haies. C’était l’objet de l’intervention technique de la journée. Un plan de gestion sur le long terme a été présenté ainsi que des informations sur les espèces à implanter, la quantité de linéaire nécessaire, la quantité de copeaux espérée, etc.

Cuma en modèle

Ensuite, un exemple de valorisation bocagère en cuma a permis aux participants de se projeter. C’est la cuma départementale de Seine-Maritime Haie’nergie qui a servi d’exemple. Celle-ci compte 150 adhérents et dispose du matériel complet pour la valorisation bocagère : tracteur, broyeur, coupeur de grume, conduits par deux chauffeurs attitrés. « Le coût du chantier est d’environ 360 €/h, annonce Alexia Lesade, animatrice à la fédération des cuma de Normandie. Il faut compter un débit de chantier de 80 à 90 m3/h, soit 30 tonnes de plaquettes. »

Mais c’est là ou le bât blesse. Les déplacements et l’entretien des outils plombent le débit de chantier. D’où l’importance d’avoir une bonne organisation. Mais la force de ce système est aussi d’assurer la réalisation des chantiers quelle que soit leur taille et leur localisation, mais aussi à un prix qui reste compétitif. Dans les Hauts-de-France, il faut compter en moyenne une centaine d’euros supplémentaires si le service est assuré par une entreprise.

Valoriser une ressource naturelle

À l’issue de cette journée, quelques participants se sont montrés enthousiastes et motivés pour en apprendre davantage. Lors du MécaLive en Normandie, des échanges ainsi qu’un rapprochement avec la cuma normande figureront donc au programme.

« Le bois plaquette n’est certes pas très rémunérateur lorsqu’on décide de le vendre à l’extérieur, mais il faut avoir en tête qu’un passage d’épareuse coûte aussi et que la ressource est complètement perdue », tient à rappeler Valentin Nugues, animateur à la frcuma et organisateur de la journée.

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