C’est à Gandevilliers en Essonne, entre Etampes et Milly-la-Forêt, que la cuma Gatiplant a construit un bâtiment de 3.500 m² (dont près de 1.350 m² de frigo). Cela lui permet de gérer les plants de pommes de terre récoltés. «L’organisation en cuma s’est faite naturellement», explique Jean-Yves Dequeant, président de la cuma. «Pour ce type de production, nous allons jusqu’au conditionnement et les bâtiments et matériels coûtent chers.»
Le coût facturé aux adhérents inclut l’utilisation des matériels au champ (fraise, planteuse, butteuse) et le stockage en bâtiment. Il devrait approcher les 5.000 €/ha.
Le bâtiment permet d’abriter 5.000 tonnes, soit la production de 120 à 130 hectares, «une unité économique rentable». Au total, 5 exploitations participent à ce projet, dont le budget avoisine les 2,5 millions d’euros. Dans le cadre du PCAE, ce projet a été subventionné à hauteur de 70.000 euros par la Région Ile-de-France.
A lire pour en savoir plus sur le financement du bâtiment: les cuma d’Ile-de-France vs l’administration régionale.
Chacun reste maître de sa production
Le stockage et les moyens de production sont mutualisés. «Mais chaque adhérent reste maître de sa production et décide de la date d’arrachage», explique Nicolas Hottin, producteur et adhérent de la cuma Gatiplant. «Tout est tracé de A à Z». Sur chaque palox, apparaît le nom de la variété, celui du producteur et le numéro de la parcelle où ont été récoltés les plants.
A noter: au champ, la cuma Gatiplant ne travaille pas en buttes de 90 cm comme en pomme de terre de consommation, mais en billons de 180 cm avec 3 rangs parcourus par 2 sillons. Cette structure «permet une meilleure couverture du terrain à la surface et une meilleure conservation de l’humidité à l’intérieur». A la clé, des économies d’eau.
Une qualité reconnue
«Historiquement, les sols de la région ont connu peu de pommes de terre, ce qui donne des plants de qualité et avec un bel aspect», poursuit Jean-Yves Dequeant. Une qualité reconnue. Si aujourd’hui, 80% sont commercialisés aux producteurs français, 20 % partent à l’export vers une dizaine de destinations dont le Mali, le Sénégal, l’Egypte, l’Algérie, l’Espagne et l’Angleterre.
En juin, une délégation d’Ouzbékistan (ministère de l’Agriculture, producteurs, universitaires et techniciens semenciers) est venue visiter les installations de la cuma!
Ce succès s’explique également par le fait que la production française, et particulièrement celle de l’Ile-de-France, est plus précoce que celle des Pays-Bas, son premier concurrent.
Une filière (très) structurée
Spécificité en France, la filière des plants de pommes de terre repose sur trois organisations professionnelles (OP) non commerciales: Bretagne Plants, Comité Centre et Sud, et Comité Nord. «L’ensemble des 850 producteurs français sont adhérents à une de ces OP», précise Philippe Laty, directeur du Comité Centre et Sud. Ce sont les OP qui coordonnent les autorisations à produire et qui sont responsables du suivi de la qualité des plants produits. Cette organisation permet de bien défendre les producteurs au niveau des pouvoirs publics.
Les producteurs ne gèrent pas la commercialisation. Ils sont sous contrat avec un collecteur qui est chargé de cette partie. Les prix de vente des plans de pommes de terre démarrent autour des 300 €/t et sont stables d’une année sur l’autre.
Pour en savoir plus sur cette culture, rendez-vous sur http://www.plantdepommedeterre.org/