Autoguidage : 50% des tracteurs équipés

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Autoguidage : 50% des tracteurs équipés

Les systèmes d'autoguidage se sont bien installés sur les machines agricoles.

L’autoguidage des tracteurs agricoles est une technologie qui s’est bien généralisée. À l'heure actuelle, un tracteur sur deux, d'une puissance comprise entre 100 et 150 ch, est vendu avec un système d’autoguidage. Reste à en optimiser le coût et les usages.

Quand son tracteur fonctionne avec un système d’autoguidage, les chantiers se font plus vite, grâce au travail en planche, et le poste du conducteur gagne en confort. « Il a en effet moins besoin de se concentrer sur la conduite. » C’est en même temps plus de disponibilité pour la surveillance de la bonne marche des outils. Clélie Choiselat est animatrice « agroéquipement et nouvelles technologies » à la fédération des cuma de Bretagne. Sur la base d’une enquête qu’elle a menée auprès d’une vingtaine de cuma, elle a constaté qu’avec l’autoguidage du tracteur agricole, « les adhérents se sentent sécurisés. Ils craignent moins les loupés par exemple au semis. »

L’autoguidage a conquis du terrain en Bretagne

La moitié des tracteurs de 100 à 150 ch se vendent avec l’autoguidage

Elle observe des freins à l’adoption de l’autoguidage. « Aujourd’hui, faire communiquer les différents systèmes est difficile. Avec plusieurs consoles de marques différentes dans la cuma, on ne retrouve pas les données de l’une à l’autre », illustre-t-elle.

Une publication de l’Observatoire des usages du numérique en agriculture confirme cette limite actuelle de la technologie, ainsi que ses bénéfices. L’infographie souligne d’ailleurs que les agriculteurs adoptent l’autoguidage pour leur tracteur agricole, notamment afin d’économiser du carburant et des intrants.

autoguidage tracteur agricole

Le gain de confort sur les différents chantiers fait partie des motivations des agriculteurs qui s’équipent d’autoguidage.

Le besoin de précision de l’autoguidage varie selon les chantiers

Le document dresse en même temps un état des lieux chiffré. La moitié du parc de traction en système grandes cultures en est doté. On trouve au moins un tracteur équipé d’autoguidage par exploitation. Toutes filières confondues, l’observatoire relève qu’environ 50 % des tracteurs de 100 à 150 ch vendus en 2023 arrivent équipés d’autoguidage chez leur propriétaire.

Clélie Choiselat complète de son côté : « Sur ces puissances jusqu’à 200, voire 250 ch, on va trouver du guidage RTK préférentiellement. » Employant notamment ce genre de tracteurs au semis, les cuma recherchent donc un maximum de précision, voire de la répétabilité, lorsqu’elles binent par la suite.

La conseillère poursuit : « Des tracteurs plus puissants servent essentiellement à de l’épandage ou de la fauche en grande largeur. » Ici, l’enjeu principal consiste à éviter des chevauchements, ou à faciliter les interventions en faible visibilité. Une précision de l’ordre de 10 à 15 cm suffit alors. « Les cuma peuvent donc rester sur ce type de systèmes, vu que le coût est moindre. »

Des réponses à la question du coût de l’autoguidage d’un tracteur agricole

Sur un autre matériel, la moissonneuse batteuse. L’observatoire note dans son infographie une disparité selon l’envergure. L’autoguidage se retrouve en effet sur 90 % des moissonneuses dont la coupe dépasse les 7 m. Pour les autres, le taux tombe à 30 %.

La conseillère en Bretagne analyse : « Ce n’est pas une option que les cuma rencontrées priorisent, car c’est un matériel qui ne sert qu’un mois par an. Souvent, ça ne vaut pas le coup. »

autoguidage tracteur agricole

Le travail en planche et la réduction des chevauchements grâce au guidage automatique limitent la compaction du sol, la fatigue de l’opérateur, ou encore l’usure des outils.

Autoguidage d’un tracteur agricole : les bonnes pratiques à développer

Mais si le coût constitue un frein à l’adoption, l’experte souligne que le déploiement du réseau Centipède contribue à le lever. Elle invite enfin les utilisateurs à soigner leur organisation, car aujourd’hui, « l’usage de l’autoguidage est rarement optimisé. Par exemple, beaucoup de chauffeurs refont l’arpentage de la parcelle à chaque fois. Or quand le matériel le permet, il faut nommer de façon logique les champs pour les retrouver d’un chantier à l’autre. Certaines cuma ont mis en place cette méthodologie. Elles gagnent du temps. »

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