La «DiNA» mique est lancée

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La «DiNA» mique est lancée

67 DiNA bâtiments ont été contractés entre 2016 et 2020, selon le rapport du CGEA (ministère de l’Agriculture).

Fondé en 2016 suite à la suppression des prêts bonifiés MAT, le dispositif DiNA a réellement trouvé ses marques selon une enquête réalisée par le ministère de l’Agriculture. Même si quelques marges de progrès demeurent.

«Encourager les dynamiques des cuma pour améliorer les performances économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles.» Telle est l’essence du dispositif DiNA (Dispositif National d’Accompagnement). Cet objectif est atteint selon les résultats de l’enquête du CGEAR (ministère de l’Agriculture) menée en 2021 près de 400 cuma. Le dispositif est monté en puissance. La crise sanitaire en 2020 a toutefois ralenti le mouvement.

Le nombre de DiNA est élevé dans les territoires où les cuma sont bien implantées.

Le nombre de DiNA est élevé dans les territoires où le mouvement est puissant. Par exemple en Vendée et dans les Landes. Parallèlement au degré d’implantation des cuma dans les territoires, la mobilisation de chaque fédération sur ce sujet est aussi déterminante. Ainsi, 90 DiNA ont été effectués en Lozère. Or ce département compte seulement 100 cuma.

Sur les 3.143 DiNA réalisés entre 2016 et 2020, 3.077 correspondent à du «conseil stratégique» et 67 à des DiNA bâtiment. L’engagement dans un DiNA est jugé comme un facilitateur de ce type de projet. À tel point qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, les professionnels interrogés approuvent le fait de «conditionner le financement des bâtiments par le conseil régional à la réalisation d’un conseil stratégique DiNA», mentionne le rapport.

Entre deux et six actions DiNA

Après une première phase de diagnostic, le conseil stratégique conduit à un plan d’action sur trois ans.  Les plans prévoient entre deux et six actions en moyenne. L’ambition portée par une majorité de DiNA est de mieux répartir et transmettre les responsabilités.

Beaucoup s’attellent aussi à bonifier la gouvernance et optimiser les chantiers. Idem pour la gestion financière. Beaucoup de groupes veulent aussi mieux anticiper le renouvellement du matériel (plus de la moitié des cas). «L’acquisition de matériels spécifiques aux pratiques agro-écologiques est citée dans plus d’un tiers des plans d’action et l’amélioration des performances agro-environnementales guère moins», relatent les auteurs.

La gestion des ressources humaines fait partie aussi des actions mises en œuvre. Les constructions de bâtiments et d’embauche de salariés arrivent en dernier. Cela représente quand même près de 25% des cuma enquêtées. Selon les projections, les DiNA auraient généré environ 700 postes.

Autres intentions affichées: les projets de fusions, l’amélioration de l’efficience des intrants, la construction d’aires de lavage, la réduction de la consommation de carburant, la méthanisation…

Parmi les actions mises en œuvre dans le cadre des DiNA, figurent en premier lieu la la répartition et la transmission des responsabilités, suivies par l’optimisation des chantiers.

Pour le maintien des DiNA

Les fédérations de cuma consultées pour cette enquête plaident pour le maintien du dispositif. Elles avancent trois arguments:

  • L’effet déclencheur du financement DiNA dans la réflexion sur la construction ou l’acquisition d’un bâtiment.
  • Souvent dans la continuité du bâtiment, le développement de l’emploi en cuma.
  • Enfin, avec cette démarche, la faculté de la cuma à construire de nouveaux projets de groupe. C’est important pour répondre aux attentes des adhérents en place. Mais aussi pour faciliter le renouvellement des générations, qui est une question fondamentale pour la pérennité des groupes.

Trop souvent, les cuma ont  une image «vieillissante» auprès des jeunes. Et sont donc peu attractives… Clairement, les jeunes agriculteurs rejoindront plus facilement une cuma structurée avec salarié(s), offre de services, innovation technique… «Les jeunes adhérents n’ont pas forcément la culture collective de leurs prédécesseurs et ont davantage une posture de ‘client’ , mentionne le rapport. En revanche, «ils sont moins sensibles à la propriété et privilégient l’usage», analysent les auteurs du rapport.

Comment intéresser tout le monde?

Parmi les recommandations pour améliorer le dispositif, ceux-ci entrevoient la possibilité de relever le plafond de financement à 2.000 – 2.500€ . Le défi est aussi d’emmener tous les adhérents dans cette démarche. Les enquêteurs relèvent que 10 adhérents en moyenne s’y impliquent réellement. Principalement les administrateurs de la cuma et les personnes en responsabilité. Un vrai défi pour que ce outil spécialement configuré pour les cuma conquiert une pleine et entière légitimité.

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