La plupart des pommes de terre françaises sont plantées. Un bilan positif bien différent de l’année dernière où les chantiers ne faisaient que débuter. Une campagne 2025 de pommes de terre aux antipodes de 2024 ? Oui, et sur de nombreux aspects.
Une campagne 2025 de pommes de terre aux antipodes de 2024
Il y a bien sûr la date de plantation. Alors que depuis deux ans, les chantiers avaient débuté en mai, cette année, il n’en est rien. Pour cette campagne, la plantation s’est achevée à la mi-mai. De bon augure pour les producteurs de pommes de terre.
Ensuite, les conditions météo. Contrairement à l’année dernière, les pommes de terre ont été plantées dans des sols secs et relativement bien structurés. En effet, l’hiver n’a pas été trop pluvieux dans le bassin de production et a provoqué quelques gelées, rendant le sol plus facile à travailler… Sauf dans les cas où les agriculteurs se sont laissé saisir par le sec et le vent qui a rendu les sols plus motteux. Lorsque les agriculteurs ont bien anticipé la sécheresse, les plants ont pu profiter de la fraicheur et l’humidité conservées dans les sols.
Renversement du marché
Cependant, depuis un mois, les tubercules n’ont pas reçu d’eau. Tout du moins, pas de manière significative ni par irrigation. Si la plante parvient à lever, elle va rapidement avoir besoin d’eau pour assurer son développement. Or, aucune précipitation n’est annoncée dans les dix prochains jours.
Pour autant, ces conditions drastiques ne renversent pas la tendance des marchés à la baisse. En effet, depuis quelques mois, après avoir frôlé des sommets et atteint des niveaux record, le cours de la pomme de terre française a chuté à environ 100€/t pour cette fin de campagne. Tout l’inverse encore une fois de 2024.
Campagne 2025 de pommes de terre : une conjoncture incertaine
La consommation s’est nettement ralentie depuis plusieurs mois et les industriels font du stock. Surprenant quand on sait qu’il y a quelques mois, elles indiquaient une demande en hausse et un besoin de 40 000 hectares pour approvisionner les nouvelles usines. Face à une demande moindre, certains industriels ont même choisi de réduire les surfaces contractualisées pour moins d’engagements. Signe d’un retournement de marché.
Le marché mondialisé de la pomme de terre souffre, en effet, d’instabilités. » Les exportations de produits de pomme de terre surgelés des principaux pays producteurs européens pourraient souffrir des futures décisions erratiques du nouveau président américain, rappelle l’UNPT (union nationale des producteurs de pommes de terre) dans un communiqué. Dans le même temps, le secteur européen de la pomme de terre doit être conscient de la croissance d’autres acteurs dans le domaine des exportations de frites, tels que la Chine, l’Inde, l’Égypte, l’Argentine et la Turquie. »
Désherbages compliqués
Cette année sèche ne facilite donc pas la tâche, mais elle donne l’espoir à certains producteurs de voir une régularisation du marché. Mais pour le moment, il faut assurer techniquement et pour ceux qui le peuvent, irriguer leurs parcelles.
Toutefois, les agriculteurs doivent rester vigilants. Notamment sur le désherbage chimique. Arvalis rappelle, dans une note, que » les délais entre la plantation et la levée sont parfois courts pour intervenir avec les solutions de prélevée. » Et de rappeler « que les produits racinaires peuvent se réactiver après une pluie, la rémanence étant autour de un à deux mois selon les produits. Cependant, le rattrapage risque d’être nécessaire. » Avec peu de produits applicables après la levée de la pomme de terre.
Vigilance envers le mildiou
En revanche, côté désherbage mécanique, la solution semble pertinente cette année. En effet, les conditions sèches induisent de larges fenêtres météo. Autant pour intervenir dans les parcelles que pour éviter le repiquage des adventices.
Les ingénieurs conseillent tout de même de rester vigilants aux vols de pucerons qui profitent de la météo ensoleillée. Enfin, si la pression est très faible, les producteurs doivent avoir en tête que les risques de mildiou restent présents et qu’il faut agir rapidement si une zone est concernée par ce champignon. Tout comme éliminer consciencieusement des tas de déchets.
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