Les cultures tirent la langue dans le Nord de la France

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Les cultures tirent la langue dans le Nord de la France

Les plantations de pommes de terre se sont réalisées dans de bonnes conditions ce qui permet à la plante de résister au temps sec.

Depuis près de deux mois, les agriculteurs du nord de la France n'ont pas bénéficié de précipitations significatives. Une sécheresse superficielle qui risque d'être préjudiciable autant pour les cultures d'hiver que celles de printemps s'il ne pleut pas d'ici à deux semaines.

C’est le comble ! Après des mois de pluies incessantes, le nord de la France est en proie à une sècheresse en ce printemps 2025. Superficielle certes, mais bien installée. Dans certaines zones, très au nord notamment et en Picardie, il n’a pas plu significativement depuis deux mois.

Début de sècheresse en ce printemps 2025

« Les pluviomètres sont vides, lance un agriculteur dans le nord à l’ombre de son enrouleur. Tout l’inverse de l’année dernière où les semis et plantations ne faisait que débuter à cette date, faute de temps sec. » « C’est le charme du métier », ironise Philippe Pluquet, responsable technique production végétale chez Noriap, une coopérative des Hauts-de-France et de Normandie.

Pour autant, les agriculteurs ne veulent pas être trop alarmistes. Pour les cultures de printemps, les quelques millimètres tombés la semaine dernière suffisent à combler les besoins des cultures fraichement plantées. « Les pommes de terre, betteraves, le lin et le maïs (dont les semis s’achèvent, NDLR) ont été implantés dans de bonnes conditions, explique le responsable technique de chez Noriap. Les sols étaient encore humides en profondeur. » Et les agriculteurs ont réussi, via leur travail du sol, à conserver l’hygrométrie présente.

Cultures de printemps : pas d’inquiétude

Pour le moment, les cultures de printemps se portent bien. Même si dans certaines zones, l’irrigation a débuté pour assurer la levée des lins ou des légumes tels que les petits pois et les haricots. « La période charnière débutera dans deux semaines, annonce Philippe Pluquet. Là, les besoins des cultures seront accrus et le défi hydrique risque de peser sur le développement des plantes. » Une période de grande tension, car d’ici là, les météos sont toutes au beau fixe. Aucune pluie n’est annoncée d’ici à dix jours.

Les agriculteurs doivent tout de même profiter du bon développement de leurs cultures. « En betteraves par exemple, on va battre les records de date de recouvrement des sols, informe le responsable technique. Les lins, pommes de terre et maïs lèvent de manière homogène, c’est bon signe ». Quant aux colzas, la floraison a été exceptionnelle. « Longue, avec beaucoup de rayonnement et des températures élevées », précise Philippe Pluquet. Le cru 2025 s’annonce pour le moment bon.

Céréales d’hiver : une attention particulière

En revanche, ce sont les céréales d’hiver qui pâtissent le plus du manque d’eau. « Les céréales d’hiver implantées début octobre ou dans des terres profondes résistent pour le moment à la sécheresse, explique Philippe Pluquet. Ce sont celles implantées fin octobre dans de moins bonnes conditions et dans des petites terres qui sont moins bien enracinées qui tirent la langue. » Face à cela, les agriculteurs ont dû composer pour désherber sans abimer la culture. Ou, apporter de l’engrais sans subir trop de pertes.

Dans le Grand Est aussi, les agriculteurs ont le nez fixé vers les nuages. Arvalis tire la sonnette d’alarme dans une note. « Avec des cumuls très faibles de pluies et une réserve utile faible, les parcelles superficielles du nord Haute-Marne subissent un stress hydrique déjà fort, semblable à 2020. La réserve de survie est entamée depuis début avril 2025, avec des conséquences sur la montée à épi de certaines tiges. »

Cependant, le bon rayonnement actuel est bénéfique pour la croissance et l’élaboration de la fertilité des épis.

Sécheresse au printemps 2025 : un désherbage chimique délicat

Avec ce manque d’eau, les désherbages chimiques sont moins efficaces pour les cultures de printemps. « On constate de grosses problématiques en graminées dans les betteraves, expose le responsable technique. Les agriculteurs doivent jouer sur les proportions de produits racinaires et de contact. Il y a aussi des levées de chénopodes dans les colzas. »

Un bon point subsiste, les fenêtres météo sont idéales pour des interventions de désherbage mécanique.

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