C’est en dépensant moins que le troupeau laitier gagne plus

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C’est en dépensant moins que le troupeau laitier gagne plus

C’est vers les coûts de production que les troupeaux doivent plutôt regarder pour trouver des marges de manœuvre. C’est là que les plus grands écarts se constatent, plus que sur la maximisation des produits.

Une étude d’organismes experts en économie de l’élevage actualise quelques repères à atteindre pour maintenir en bon santé son système de production. Plus que dans la maximisation du produit, le plus souvent les marges de manœuvre sont dans la maîtrise des charges alimentaire et de mécanisation.

Les écarts d’efficience économique d’un élevage à l’autre sont principalement induits par des différences sur les postes de charges. L’Idele, le BTPL et la chambre d’agriculture de Haute-Marne qui les identifient dans une étude basée sur la situation des élevages laitiers de 2008 à 2015, notent des performances parfois très différentes et que, d’une manière générale, le produit économique impacte moins la réussite que la maîtrise des charges, alimentation et mécanisation en tête. Dans les systèmes les plus fréquents en plaine par exemple, quand les écarts de produits sont de l’ordre de 5 à 11€/1.000l, l’amplitude des charges est sans commune mesure, avec des écarts de l’ordre de la centaine d’euro par mille litres.

Viser 100€/1.000l de rémunération permise

L’autonomie fourragère et alimentaire, la qualité et l’équilibre de la ration, l’ajustement de la fertilisation ou encore, l’optimisation du poste mécanisation, doivent permettre de maîtriser le coût de production du lait. Et pour ceux qui songent au volume pour trouver une voie de salut, la conclusion de l’étude pose un chiffre: «Atteindre un seuil de rémunération permise de 100€/1.000l est un préalable à toute augmentation de volume.» Ainsi les auteurs rappellent que dans un contexte de forte variabilité des prix, «avant de s’engager dans un projet de développement, la maîtrise technique et économique est essentielle».

Les investissements (et financements) nécessaires à un accroissement de la production ou pour améliorer les conditions de travail doivent plus que jamais «être conditionnés à une exigence de rentabilité des volumes produits. Dans des exploitations de plaine par exemple, il est difficile de trouver un équilibre avec des annuités supérieures à 80€/1.000l».

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Pour l’efficience durable de son système, l’optimisation fiscale n’est plus un cheval sur lequel il est pertinent de parier, mieux vaut adopter des stratégies telles que la délégation.

Pas plus de deux chevaux à l’hectare

En moyenne des exploitations étudiées, les charges de mécanisation (y compris les travaux délégués) représentent 80€/1.000l, mais pour un quart de l’échantillon, elles dépassent 100€/1.000l. Pour les observateurs, «en cette période d’incertitude économique, il faut proscrire les stratégies fiscales s’appuyant sur un renouvellement trop rapide du matériel» et leur préférer un rythme adapté à l’usure réelle. Déléguer des travaux concourt aussi à réduire le capital investi bien entendu, mais les experts préconisent également «de s’orienter vers de nouvelles techniques culturales» ou «réfléchir aux réaménagements parcellaires», en terminant ainsi: «Dans une exploitation laitière spécialisée, il est possible de travailler rationnellement avec moins de 2ch/ha, alors qu’il n’est pas rare de constater des puissances de 4 à 5ch/ha.» Et vous, combien de chevaux peuplent chacun de vos hectares?

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