PACA : 3 cuma face à la crise

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PACA : 3 cuma face à la crise

La cuma de Montagnac, malgré une forte diversification des cultures, rencontre des difficultés avec des débouchés souvent en crise, comme ici pour le fenouil. (©Entraid)

Dans la région PACA, certains secteurs agricoles connaissent des difficultés quand d'autres sont carrément sinistrés.

SOMMAIRE

Zoom sur trois cuma de PACA qui cherchent des solutions face à la crise.

Face à la crise en PACA, la cuma de Montagnac fait le dos rond

À l’image de ses adhérents, la cuma de Montagnac, dans les Alpes-de-Haute-Provence en PACA, fait le dos rond face à la crise. « Nous ne sommes pas dans une dynamique d’investissement, loin de là », regrette son président Christophe Hidalgo. Et pour cause, tous les marchés sur lesquels sont positionnés les adhérents de la cuma sont en souffrance. « Le secteur de la lavande est totalement sinistré. Le blé dur, qui pouvait nous apporter une solution par la diversification, est également fragilisé par l’exemption de droits de douane des produits agricoles venus d’Ukraine. »

Le marché de l’immortelle sature celui de la sauge aussi. De plus, la culture du fenouil est déjà en train de s’éteindre sur le plateau de Valensole. « Il n’y a plus de contrat avec Ricard qui va cultiver son fenouil en Normandie », déplore l’agriculteur. Sur le volet des activités viticoles, la situation n’est pas meilleure. Éric Pourrière, délégué du groupe viticulture estime que « les viticulteurs subissent une situation proche de celle des lavandiculteurs, avec des marchés saturés et une forte concurrence. Si nous avons mieux vendu notre production cette année, que ce soit en circuit court ou via des négociants, nous savons que la situation ne sera pas bonne dans les prochains mois. Il y a en outre de l’inquiétude par rapport au gel printanier. Le cognac non vendu nous inquiète aussi. Il va être transformé et réinjecté sur le marché français ».

Un contexte défavorable qui n’encourage pas la confiance et n’incite pas l’investissement.

Une cuma maralpine face aux difficultés du foncier

Face à la crise, la cuma offre aux adhérents la possibilité d'utilisé du matériel spécialisé.

Dans les Alpes-Maritimes, la cuma des Sausses permet aux adhérents d’acquérir des matériels spécialisés pour des exploitations étouffées par l’urbanisation et cantonnées dans des terrains difficiles. (©Entraid)

Dans les Alpes-Maritimes, comme dans d’autres territoires du littoral provençal, être agriculteur demande une bonne dose de courage et de ténacité. La pression foncière cumulée à une baisse généralisée des prix de vente, notamment sur les produits viticoles, créent un climat délétère. « Lorsque je me suis installé, dans les années 1980, nous étions 12 000 agriculteurs et maintenant nous sommes 600. Aujourd’hui nous ne sommes plus que 10 viticulteurs pour 70 hectares exploités », comptabilise Denis Rasse, le président de la cuma des Sausses.

Une réduction du nombre d’agriculteurs qui va de pair avec la contraction du foncier agricole. « Heureusement, quelques collectivités ont enfin pris conscience du problème et rachètent des terres pour les mettre à disposition des agriculteurs », ajoute-t-il. Mais l’implication des collectivités territoriales est aussi un handicap pour la coopération. « Les jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer en bio bénéficient de 75 % de subventions par le conseil départemental sur l’achat de matériel. Ça ne les incite pas à aller vers le modèle cuma », regrette-t-il. Pour sauver le modèle coopératif et l’agriculture maralpine, Denis Rasse estime qu’il faudrait plus de diversification et plus de soutien sur le financement du matériel pour le modèle cuma.

La cuma du Puy Cervier résiste à la crise viticole

La cuma de Puy Cervier est la seule cuma viticole des Hautes-Alpes.

La cuma des Hautes-Alpes tient bon malgré la crise viticole.

La Cuma du Puy Cervier, dans les Hautes-Alpes, dont l’activité repose à 90 % sur la viticulture, maintient de bons résultats, merci. Son président André Allemand observe que « son chiffre d’affaires continue de progresser, doucement, mais il progresse ». Dans le contexte de crise actuel, la structure, qui compte 9 viticulteurs sur 12 adhérents, fait exception à la règle. « Que ce soient les viticulteurs indépendants ou ceux en coopérative, tout le monde arrive à travailler. Je dirais même qu’à la cave coopérative, nous avons remarqué un véritable engouement pour les vins locaux depuis le Covid. Et la tendance se poursuit », ajoute-t-il.

Pour le président de la cuma du Puy Cervier, la clé de leur sécurité vient peut-être de leur mode de commercialisation. « Ici, nous n’avons que de petites exploitations d’environ 4 à 5 hectares. Le plus grand de nos adhérents exploite 30 hectares. Mais nous commercialisons tous nos produits à l’échelle locale, soit dans des maisons de pays, à la cave coopérative ou auprès de restaurateurs d’altitude », souligne-t-il.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com

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