Une unité de méthanisation qui booste

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Une unité de méthanisation qui booste

La cuma de Montaigu a dû adapter ses investissements à la demande des adhérents qui produisent du seigle pour la méthanisation, sans oublier ceux qui ne le font pas. Ici, Jérémy Rognon, président de la cuma, à côté d’un broyeur de pierres.

À la cuma de Montaigu, située dans le Châtillonais en Côte-d’Or, l’arrivée d’un méthaniseur dans la région a fait évoluer le groupe, mais à deux vitesses. Reportage.

Difficile de savoir si la construction du méthaniseur voisin des agriculteurs de la cuma de Montaigu est une bonne ou une mauvaise chose. Dans tous les cas, on peut dire que cette unité de méthanisation a fait bouger ses 35 adhérents. Cela a commencé il y a un an avec l’investissement de Dijon céréales et ses partenaires dans un méthaniseur de grande capacité. « Il faut l’équivalent de 5 000 ha de seigle pour l’alimenter, explique Jérémy Rognon, président de la cuma depuis un an. Ce nouveau débouché vient combler l’impasse technique qu’il y a autour de la culture du colza, notre tête d’assolement, en évitant ainsi les problématiques d’altises. »

Une nouvelle culture grâce à l’unité de méthanisation

Par ailleurs, avec la méthanisation, les agriculteurs de Côte-d’Or peuvent implanter une seconde culture au printemps comme du tournesol, de la cameline, de la luzerne ou encore du trèfle.

Pas encore lancée, l’unité de méthanisation devrait commencer à produire du gaz en février 2024 (*). Les silos sont tout de même remplis. La première récolte de seigle a été bonne mais pas sans conséquences. « Notre cuma doit s’adapter aux nouvelles demandes des adhérents qui produisent pour l’unité de méthanisation, fait remarquer le président qui ne fait pas partie de ce groupe. Ils représentent 60 % de la cuma et la dynamisent. »

Une organisation bousculée à la cuma de Montaigu

Il y a d’ailleurs eu l’arrivée de quatre nouveaux adhérents et la réalisation de plusieurs projets. « Nous avons acheté un semoir monograine supplémentaire, liste le président. C’est un Tempo 6 mètres avec 400 à 500 ha engagés. Le prix de revient devrait avoisiner les 20 et 25 €/ha. Nous avons aussi projeté d’acheter deux bennes de 24 tonnes pour assurer la récolte du seigle, mais aussi un Cultro Horsch qui permet de broyer efficacement les cannes de tournesol, de paille et de colza. »

Enfin, le groupe veut aboutir à l’achat d’un épandeur supplémentaire avec une plus grande capacité et une table horizontale. « Nous avons déjà un épandeur à hérissons verticaux, qui est utilisé pour le fumier. Mais avec le digestat que vont réceptionner les adhérents, ils ont besoin d’un débit de chantier important », fait remarquer le président.

Ces nouveaux projets ne sont pas sans répercussions sur l’organisation de la cuma de Montaigu qui s’est depuis scindée en deux. « D’un côté, il y a un groupe d’agriculteurs avec une forte demande vis-à-vis du matériel en commun, avoue Jérémy Rognon. Ils comptent sur le groupe pour investir dans du matériel performant et dimensionné aux nouvelles activités. De l’autre côté, un autre groupe d’agriculteurs, qui n’est pas concerné par la nouvelle activité de méthanisation, freine le dynamisme, car le matériel historiquement présent convient à ses activités. »

Des projets qui rassemblent

L’objectif de cette cuma est que chacun se retrouve dans la gamme de matériel disponible, qu’importe l’activité. D’où l’importance de communiquer, d’équilibrer entre les demandes et propositions de chacun mais, surtout, de laisser du temps à chaque projet pour qu’il trouve sa place au sein de la cuma et de ses 35 adhérents.

Pour tenter de ressouder le groupe, le président a pour projet de construire un bâtiment avec des panneaux photovoltaïques dessus. « C’est une manière de regrouper tout le matériel au même endroit, de se retrouver entre adhérents mais aussi de mieux hiverner et entretenir le matériel. » Un moyen de faire avancer la cuma tout en adaptant son organisation pour toujours faire groupe.

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(*) Article repris du Spécial Bourgogne-Franche-Comté paru en décembre 2023.