Les cuma doivent penser stratégie d’offre de services

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Les cuma doivent penser stratégie d’offre de services

Le toaster de protéagineux de la cuma Défi 85.

Echange avec Jean-Luc Boursier, président de la fédération régionale des cuma de l’Ouest, et président de la cuma Défi 85, définie comme une pépinière de projets.

Dans le contexte agricole actuel, comment les cuma doivent-elles réagir?

Je n’utilise pas le mot crise. Pour moi, nous sommes dans une perpétuelle mutation. Il faut donc inscrire nos projets dans le temps et s’organiser pour faire face aux évolutions de demain. Pour continuer à progresser et apporter des services performants aux adhérents, les cuma doivent travailler sur 3 axes: la professionnalisation et les services, la flexibilité et leur organisation et enfin, leur maillage.

Aujourd’hui, les agriculteurs attendent de plus en plus de services de la part de nos cuma. Depuis quelques années, le nombre d’emplois en cuma a progressé de 4% par an. Il faut donc passer d’une stratégie de réponse aux demandes à une stratégie d’offre de services. Pour cela, nous serons amenés à prendre plus de risques, à repenser la notion d’engagement qui est forte, voire trop, dans les statuts. Il faut réussir à transférer le risque de l’adhérent vers la structure, voire vers le réseau, par la création, par exemple, d’un fonds de capital risque.

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Jean-Luc Boursier – © Frcuma Ouest

Vous êtes également président de la cuma Défi 85, quelles sont ses missions?

La cuma Défi 85 a été conçue comme une pépinière de projets, notamment de projets innovants, portés par le réseau fédératif. Notre dernier investissement est un toaster. L’idée a été portée par un groupe d’agriculteurs membre des Civam. Ils se sont appuyés sur Défi 85 pour le soutien logistique et administratif. La cuma Défi a donc un rôle de facilitateur et d’accélérateur de projets. Chaque section est obligatoirement pilotée par un agriculteur utilisateur qui est également membre du conseil d’administration. L’activité doit trouver rapidement un équilibre financier.

Défi 85 n’a pas de salarié mais une convention a été passée avec la fédération des cuma pour la mise à disposition d’une personne chargée d’accompagner les porteurs de projets. D’autre part, des relations étroites existent avec d’autres structures pour faire émerger des projets sur le département.

Pour réussir, il faut des hommes engagés, comment concilier responsabilité et vie professionnelle?

La gouvernance de nos structures est une vraie question. L’évolution vers la mise en place de directoires est une piste à creuser. Cela permet de plus impliquer certains salariés et de décharger de certaines missions les responsables professionnels. Le bénévolat va connaître une forte mutation, il faut donc professionnaliser ces missions et les rémunérer. Nos cuma ont, entre autres rôles, un objectif économique, cela ne doit pas être au détriment de quelques personnes.

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