La cuma ne reste pas les bras en croix

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La cuma ne reste pas les bras en croix

A Mohon, la cuma de la Croix de l'Iff accueillait une des réunions de secteur dans le Morbihan, l’hiver dernier.

L’hiver, synonyme de réunions de secteurs pour les cuma du Morbihan, est un temps privilégié pour partager l’actualité locale des groupes, entre responsables. Ces journées sont aussi l’occasion de visiter une cuma, histoire d’appuyer les analyses sur des éléments concrets.

Les cuma, représentées au temps d’échanges proposé par la fdcuma du Morbihan, étaient une dizaine à Mohon fin février. C’était l’un des rendez-vous de la semaine des cuma dans le Morbihan. La cuma la Croix de l’Iff a accueilli le groupe et apporté un support concret aux débats.

Elle a présenté un échantillon des matériels les plus remarquables du parc qui compte une quarantaine d’outils, mais aussi l’organisation de la cinquantaine d’adhérents rassemblés uniquement autour de matériels attelés (en dehors du groupe de 5 fermes pour la batteuse). «Jusqu’ici, les exploitations étaient restées d’une taille moyenne. Nous n’avons pas encore eu cette demande de main-d’œuvre à la cuma qui viendra dans les prochaines années, je pense », évalue le trésorier, Philippe Launay. Ainsi la cuma est restée organisée par petits groupes, avec un responsable par matériel en charge de son stockage, de son planning et de son entretien.

semoir Sky easy drill

Un groupe de la cuma avance en semis direct, avec le nouveau semoir Easy drill entraîné avec les tracteurs des adhérents d’une puissance très raisonnable.

Un matériel suivi, avec un référent au cœur de son activité

A l’image d’un dynamisme départemental certain l’an dernier, avec un regain des investissements en cuma, la cuma de Mohon avait beaucoup de matériels récents sur lesquels braquer les projecteurs. Premiers outils à avoir les honneurs du tour de cour, l’andaineur double rotor de 2017 ou le semoir Sky, arrivé en 2018 dans la cuma pour environ 50 000 €. Après 260 ha couverts en première année, avec un tarif de l’ordre de 25 €/ha, les adhérents affichent plutôt de la satisfaction.

Exemple avec Yannick Le Borgne qui souligne le faible besoin de puissance: « La prise en main des réglages serait son bémol. En dehors de cela, c’est plutôt simple. Tout est mécanique au niveau des éléments de semis. Il n’y a qu’un distributeur hydraulique à brancher pour lever et baisser l’outil. Moi, je l’utilise avec un 95 ch, ça suffit largement.»

vue aérienne des matériels exposés

Le parc comprend un automoteur de récolte. Un petit groupe vit autour d’une moissonneuse-batteuse. Les 5 adhérents gèrent ensemble l’entretien, prennent les décisions et s’entraident aux chantiers, pour un coût (hors fioul) de l’ordre de 90 à 95 €/ha (@Florent Launay).

Entre autres pour répondre à des questions environnementales, la cuma est aussi passée à la table pour un de ses épandeurs à fumier. «Nous faisons 650 voyages à 10 € pour celui-ci contre 560 à 8 € pour l’autre, à hérissons verticaux», détaillent les responsables. Là encore, ils soulignent l’attention portée à la polyvalence des nouveaux outils qui ne doivent pas exclure du groupe les différents adhérents. «Rolland propose deux configurations de la caisse. Nous avons pris celle qui est moins haute, mais plus longue, afin que tous les adhérents du groupe puissent le charger avec leur matériel.»

la cuma passe en mode grande largeur sur la fenaison

L’andaineur double rotor est arrivé en 2017 dans la cuma.

Ainsi va la cuma, engagée pour durer

«Toutes ces acquisitions ont été facilitées par les subventions. Nous n’aurions pas pu supporter ce montant d’investissement sans elles», poursuit le trésorier en soulignant que d’autres renouvellements ont eu lieu en parallèle de ces développements d’activité. Philippe Launay dévoile la stratégie de la cuma devant la presse Mc Hale, dernière arrivée dans la flotte de rounds. «Quand le matériel est amorti, on le change et on repart sur un nouvel engagement», tout en anticipant dans leurs calculs les futurs départs en retraite entrainant une baisse d’activité. «Nous préférons faire ainsi car les pièces et la main-d’œuvre coûtent en mécanique. Nous voyons aussi que les pannes en saison créent des difficultés et remettent en cause la cohésion.»

Et si certains s’arrêtent, d’autres commencent, et la cuma ne les oublie pas. «Dès qu’un jeune s’installe, nous allons le voir, pour présenter la cuma.» Le responsable constate que la politique porte ses fruits. «C’est peut-être pour un ou deux petits matériels au départ» mais quelques nouvelles têtes peuvent ainsi mettre un pied dans la cuma.