En bientôt trente ans d’histoire, la cuma du Ribl, dans le Finistère, s’est bâti une belle progression qui montre le dynamisme d’un territoire d’éleveurs laitiers. Première du secteur en 1996, elle comptait sept adhérents sur 200 ha. Aujourd’hui, les 29 exploitations qui y adhèrent cumulent près de 2 500 ha. De la réservation par le Minitel, à l’investissement dans du matériel de pointe pour limiter l’utilisation des produits phytosanitaires, la cuma a toujours été à l’affût des nouveautés et force de propositions pour satisfaire ses adhérents. Pour autant, le début des années 2020 restera un tournant particulièrement marquant de son développement.
Changement de génération = changements dans la cuma du Ribl
Il y a cinq ans environ, la coopérative constatait en effet une baisse d’activité, de projets, et un défaut d’entretien de certains matériels. Malheureusement, tous les responsables ne jouaient pas suffisamment le jeu. Gildas Bégoc, le trésorier se rappelle et résume : « Si les outils ne fonctionnent plus et ne sont pas entretenus, les adhérents ne l’utilisent plus… »
Et puis, à l’issue de cette période de transition des exploitations, des jeunes s’étaient installés, sur des structures qui s’étaient agrandies. En outre, leur regard neuf sur le métier d’agriculteur a changé la donne pour la coopérative. Travailler oui, mais différemment de nos aïeuls : se concentrer sur l’élevage, en déléguant les travaux des champs et trouver un équilibre pour concilier la vie professionnelle et la vie personnelle.
Pour eux, aucun doute pour s’y retrouver, il faut travailler en collectif ! Alors, ils s’impliquent rapidement dans le conseil d’administration, à l’image du trésorier, ou de Mickaël Quinquis, l’actuel président.
Recrutement d’un salarié pour la conduite et l’entretien des matériels
Qui dit délégation, dit embauche. C’est donc tout naturellement que la nouvelle équipe a sollicité la fédération pour mener à bien son recrutement et le projet de bâtiment qui lui est lié. Alain Laurec, l’animateur intervenant constate la réussite. « L’accompagnement les a rassurés et confortés dans ces projets. C’est un succès ! Aujourd’hui, la cuma du Ribl fait partie des références sur le territoire. »
Outre la forte croissance de son chiffre d’affaires, ainsi que l’adhésion de trois adhérents supplémentaires, la coopérative de Saint-Pabu intensifie les relations intercuma avec ses voisines depuis 2022 et l’embauche de Florian Apprioual pour la conduite et l’entretien des matériels.
Recrutement et bâtiment pour la cuma du Ribl
C’est aussi cette année-là que la cuma achète une ancienne étable et la rénove, avec un budget de 200 000 € dont 34 000 € de subventions venant de la Région Bretagne.
À la fin des travaux, la cuma du Ribl dispose d’un hangar de 1 500 m² où elle stocke tout le matériel et d’un atelier 500 m² flambant neuf pour assurer l’entretien et les réparations des outils.
Des matériels neufs ou d’occasion
Dès le début, Florian est bien occupé avec 1 000 heures de conduite et 700 h à l’atelier, et la demande s’accroît. Un apprenti en 2023, puis un second salarié en juillet 2024 le rejoignent.
Dans le même temps, la cuma poursuit ses investissements :
- Tonne avec enfouisseurs,
- Nacelle, minipelle,
- 3 tracteurs,
- Élagueuse
- Etc.
Certains matériels sont neufs, d’autres non. Le président argumente : « Avoir un atelier et un mécanicien permet d’acheter de l’occasion, et de faire durer le matériel dans le temps. »
Les deux responsables assurent : « Aujourd’hui le matériel est en bon état, toujours prêt et aux normes. Florian est vigilant, y compris en ce qui concerne les organes de sécurité. C’est un vrai plus pour nous et ça se ressent sur l’activité de la cuma. » Ils constatent en contrepartie que le bâtiment devient trop juste au regard de l’activité, d’autant plus en saison lorsque les matériels vont et viennent entre la base et les champs.
Une suite à écrire ?
De quoi alimenter de nouveaux projets pour la cuma dynamique ? Sans doute. Car le président souligne l’importance du logement des matériels : « On n’imagine pas, mais le matériel vieillit plus vite en bord de mer. »
Et si le premier bâtiment de la cuma du Ribl ne s’y prêtait pas, ses responsables ont conscience que la possibilité d’intégrer une installation photovoltaïque résout une bonne partie de l’équation économique d’un tel investissement.
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