À suivre, des meilleures organisations dans les groupes

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À suivre, des meilleures organisations dans les groupes

De gauche à droite: Sébastien Péron (cuma de Croas Kabellec), Ronan Le Bourhis (président de la fdcuma 29), Mickaël Quinquis (cuma du Ribl) et Stéphane Volant (frcuma Ouest).

En assemblée générale le 1er juillet 2022, la fédération des cuma du Finistère proposait un retour d’expériences et dressait quelques perspectives à propos des systèmes de suivi automatique des matériels.

La magie n’existe pas. Les petites boites qui tracent les matériels, calculent pour une facturation automatisée, voire pour des conseils fiabilisés… ne fonctionnement pas miraculeusement en roue libre. D’une part, ces boitiers de suivi des matériels ont un coût. Certes, celui-ci se lie plus ou moins au degré de service qu’apporte la solution. D’autre part, les responsables qui s’engagent dans la voie du suivi numérique doivent bien préparer ce changement dans leur groupe.

Boitiers de suivi des matériels: une information complète et précise pour les cumistes

Sur le département du Finistère, «environ une dizaine de cuma se sont déjà équipées de boitiers», introduit Alain Laurec, directeur de la fédération départementale réunie en assemblée générale le 1er juillet. Pour l’essentiel, les groupes en question ont sollicité la solution leader du marché. La cuma de Croas Kabellec (Sizun) ou celle du Ribl (Saint-Pabu) comptent parmi ce contingent. Elles témoignent des intérêts et du potentiel de la technologie, ainsi que des difficultés qu’elles ont rencontrées à son adoption. Disons-le tout de suite, l’une d’elle vient même d’acter le retour à son ancien fonctionnement.

Assistance aux missions du responsable

La cuma du Ribl possède huit boitiers Karnott. Son représentant, Mickaël Quinquis, est clair. «L’investissement s’est payé tout seul, dès la première année.» C’est un bilan que de nombreux responsables partagent lors de l’adoption du suivi automatisé. Stéphane Volant est référent du réseau cuma dans l’Ouest sur les outils numériques. Il conforte: «Quand une cuma équipe un matériel avec un tel outil, curieusement, dans bien des cas son activité bondit.»

Sa présentation devant l’assemblée retenait quatre des solutions actuelles du marché les plus pertinentes ou prometteuses pour les cuma. Parmi elles, Kemtag, Samsys ou Karnott se sont développées particulièrement pour «simplifier le suivi des matériels de cuma.» Au-delà, le traçage des matériels fournit des informations précises sur l’efficacité des activités. Le chargé de mission illustre: les outils Karnott ou Samsys détectent le recoupement. «Avec, on peut identifier qu’on a déchaumé 2,3ha dans une parcelle qui ne fait que 2ha.»

Du côté de Kemtag, l’offre est moins onéreuse. Mais l’outil «ne fait pas du tout le même boulot», pose Stéphane Volant. Sans géolocalisation, impossible en effet de cartographier l’activité. Néanmoins, cela lève un frein potentiel au déploiement dans un groupe cuma. Car les deux cuma à la tribune en témoignent, le mot fait peur. «Chez nous, les AG sont relativement calmes traditionnellement. C’est vrai que lorsque nous avons présenté ce projet de suivi géolocalisé, ça a été assez différent», rapporte Sébastien Péron, de la cuma de Croas Kabellec.

L’usage des boitiers de suivi sur des matériels de cuma implique des spécificités

En 2020, la cuma basée à Sizun place néanmoins des traceurs sur des déchaumeurs, et ses trois combinés de semis de 3m. Jusque-là, la cuma facturait selon les surfaces que déclaraient ses adhérents. «Nous n’avons pas de référent spécifique par matériel, ni de carnet.» Le responsable est convaincu que sa coopérative pourrait rationnaliser son niveau équipement en perfectionnant ses organisations. Elle n’ira pas tout de suite jusqu’à semer avec deux combinés au lieu des trois. Mais déjà, leur suivi sur deux campagnes indique des points d’amélioration. «Nous avons vu à quel point décrocher dans la journée, ça nous fait perdre du temps.»

Très récemment, la cuma a décidé de cesser l’utilisation de ses boitiers. D’une part, la refonte récente des tarifs de leur partenaire impactait fortement le coût pour la cuma. En amont de ce déclic, des dysfonctionnements avaient déjà rogné la motivation des initiateurs du projet. Surtout, «nous avons constaté que sur les outils suivis, il y a eu peu de différences entre les remontées et les déclarations des adhérents.»

Les responsables restent à la manœuvre

Sous réserve d’un bon paramétrage, d’un travail de pédagogie efficace et de l’adhésion de tous, les gains sont au rendez-vous. Mickaël Quinquis reprend. «Chez nous, nous avons pourtant beaucoup d’échanges de parcelles pour la production de pommes de terre. Quand tous les adhérents jouent le jeu et rentrent leur Pac dans l’interface, le travail est très facile» pour le responsable de la facturation. Alain Laurec et Stéphane Volant donnent un conseil aux cuma qui s’équipent: c’est essentiel d’identifier un référent (ou deux).

Au-delà de la présentation du produit, une fois en routine, «il faudra vérifier assez régulièrement que les données remontent bien. Les boitiers fiabilisent les enregistrements. Ils apportent de la précision. Mais ils ne sont pas non plus infaillibles.» Ils simplifient le travail des responsables de cuma. Les boitiers connectés ne le suppriment pas non plus totalement.

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