Faire ce qu’il faut pour conserver ses salariés

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Faire ce qu’il faut pour conserver ses salariés

A la cuma de Borvo, les bâtiments comportent aussi un atelier qui offre des conditions de travail correctes.

Comment conserver ses salariés ? En Haute-Marne, la cuma de Borvo mise sur le relationnel et de bonnes conditions de travail. Témoignage.

Comment conserver ses salariés? À Villars-Saint-Marcellin (Haute-Marne), la cuma de Borvo est incontournable. En outre, elle a même son panneau directionnel dans la rue. Un site propice à l’activité d’une cuma, avec des bâtiments de stockage de machines et aussi un atelier qui offre des conditions de travail correctes. Pour le président, Bertrand Duhaut, les aspects matériels et relationnels forment un tout pour pouvoir s’appuyer sur de la main-d’œuvre salariée collective.

Trouver le bon compromis pour conserver ses salariés

Sur ce bassin de polyculture élevage, les fermes ont comme partout évolué vers des Gaec parfois de taille importante pour qui la liste de matériels en tout genre est longue. La cuma de Borvo possède un parc d’outils important et s’est donné l’objectif d’aider aussi à l’entretien de tous types de machines de ses adhérents. Aujourd’hui, l’atelier permet à trois salariés et un apprenti de trouver leur place et chacun y met en valeur ses compétences.

Mais avec des personnes âgées de 51 à 61ans, la question du renouvellement des générations est arrivée au cœur des préoccupations des administrateurs. «Il ne faut pas perdre nos compétences et rester à l’affût de toutes opportunités», insiste Bertrand Duhaut qui est bien conscient que la mécanique agricole ne fait pas rêver au premier abord, et qu’il faut trouver le bon compromis entre relations humaines, conditions de travail et rémunération pour que les salariés aient envie de rester.

Faire ce qu’il faut pour que chacun soit gagnant

En outre, la dernière embauche de Stéphane, il y a quatre ans, lui fait dire que quelqu’un d’expérimenté, autonome et volontaire doit être écouté et motivé par le salaire.

«Je me vois mal expliquer que nous venons d’acheter pour 200.000 ou 300.000€ de matériel et que nous avons refusé un coup de pouce salarial. Avec un tarif facturé de 30€/h, on est bien loin du tarif des concessions. Ils ont aussi leurs ateliers loin de nous (20/25 km), ce qui nous laisse en quelque sorte la place.»

La cuma est donc un pilier local pour le suivi du matériel. Le départ en retraite d’Alain (un des salariés) n’est pas compensé pour le moment et la partie conduite sera revue autrement parmi les adhérents. «La priorité est d’avoir des gens dans l’atelier.»

Si l’on interroge le président de la cuma sur ce que fera demain le groupe, il répond «tout ce que l’on pourra faire» sans investir à outrance dans les équipements d’ateliers spécifiques.

Lui donner envie de rester aussi longtemps que ses prédécesseurs

«Dans notre secteur d’élevage, il y a bien assez à faire au quotidien en mécano soudure, réparations diverses pour occuper notre personnel. La stratégie est pensée globalement en donnant la priorité aux outils de la cuma. Nous essayons de tendre vers des outils sans options inutiles et de la même marque, s’ils sont en plusieurs exemplaires. Nos mécaniciens nous aident aussi par leur regard sur la complexité ou la fragilité d’une machine ou encore sur le point de non-retour à ne pas dépasser en matière de vieillissement.»

«Il est possible pour eux d’aller dans les fermes faire des entretiens ou des aménagements, mais en saison de récolte, la priorité est de rester à l’atelier pour pouvoir gérer des urgences et éviter les temps perdus dans des chantiers stratégiques. Nous allons à notre rythme en essayant de repérer des opportunités, d’activer nos réseaux pour que la prochaine embauche soit une personne avec des compétences acquises. Nous écouterons ses besoins pour qu’il se sente à l’aise et ai envie de rester aussi longtemps que ses prédécesseurs.»

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