Hauts-de-France : une assemblée générale tournée vers les jeunes

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Hauts-de-France : une assemblée générale tournée vers les jeunes

La génération Z regroupe les jeunes entre 20 et 30 ans. Pour les boomers, personnes ayant la cinquantaine, ces nouveaux arrivés sur le marché du travail déroutent.

Lors de son assemblée générale le 21 mai, la frcuma des Hauts-de-France a choisi de se tourner vers l'avenir en se focalisant sur les jeunes. Ainsi, une conférence sur les nouvelles générations et un concours ont mis à l'honneur les jeunes et la relève.

Pour les 80 ans des cuma, la Frcuma des Hauts-de-France a pris le parti de regarder vers l’avenir. En ce mercredi 21 mai, les participants à l’assemblée générale ont pu découvrir les facettes de la nouvelle génération, appelée Z. Un portrait et une comparaison menée par Elodie Gentina, conférencière et spécialiste du sujet. Le but ? Mieux comprendre la génération Z dans le secteur agricole représentée par les jeunes nés après 1995, pour mieux travailler ensemble.

Comprendre la nouvelle génération Z dans le secteur agricole

La génération Z, appelée ainsi couramment, regroupe les jeunes entre 20 et 30 ans. Pour les boomers, personnes ayant la cinquantaine, ces nouveaux arrivés sur le marché du travail déroutent. Tout d’abord, dans leur rapport avec l’entreprise. « Alors que pour les boomers, obtenir un emploi était source de réussite sociale et de stabilité, cet engagement s’est estompé avec le temps », explique la conférencière.

« La génération suivante a pu obtenir un statut grâce aux entreprises, mais ces dernières ont pu décevoir au fil des crises économiques. Résultat, la génération suivante, la Y s’y investit, mais de manière gagnant-gagnant. Avec la génération Z, on est dans un renversement complet des rôles. Ce n’est plus l’entreprise qui offre un statut social, mais le jeune qui vient mettre à disposition ses compétences et talents. »

De quoi renverser les rôles. D’autant que ces jeunes, ont besoin d’être en communauté. Conséquence des réseaux sociaux, omniprésents dans leur environnement. « Certains n’hésitent même plus à demander, lors d’un recrutement, d’embaucher leurs amis ou collègues pour s’assurer d’être entouré de leurs pairs, ironique Elodie Gentina. Ils ont besoin de se comparer à des personnes qui les ressemblent. »

La pluriactivité, la base

Ce qui rassemble ces jeunes, ce sont leurs aspirations. « Leurs objectifs sont de vivre en meilleure santé, annonce la conférencière. Être plus sereins, heureux et adopter une consommation de qualité. » Dans leur vie professionnelle, ils veulent avoir facilement la possibilité de faire des coupures. Entendez par là, que l’équilibre vie professionnelle et personnelle est favorisée, que ce soit pour consacrer du temps pour la famille, les amis, les loisirs ou une autre activité professionnelle.

La pluriactivité est donc un des principes de cette génération. « Mais ne vous étonnez pas, un jeune peut quitter une entreprise pour y revenir quelques années plus tard, avoue-t-elle. Décomplexés, ils peuvent estimer que leur mission n’a plus de sens ou qu’ils souhaitent consacrer plus de temps pour un autre projet. »

Les jeunes de la génération Z ont une grande envie d’apprendre. Mais apprendre des choses concrètes et par eux-mêmes. « L’apprentissage et l’alternance prennent toute leur place dans la formation des jeunes, ajoute Elodie Gentina. Mais elle doit se poursuivre tout au long de leur vie professionnelle. Le tutorat ou le partage de job peut être une des astuces pour les former. » Tout comme la majorité d’entre eux souhaite exercer un métier qui a du sens. « Ils cherchent un emploi dans lequel internet ne pourra pas supplanter l’humain, poursuit-elle. L’agriculture, la santé ou encore l’artisanat ont leur épingle du jeu à tirer. »

Mieux comprendre la génération Z dans le secteur agricole pour mieux communiquer

Autre aspect de cette génération Z, la remise en cause de l’autorité. Fini l’organisation hiérarchique pyramidale, repère dans les entreprises. « Le jeune va favoriser l’autorité relationnelle, illustre la conférencière. La bonne entente avec son manager sera primordiale pour le fidéliser et le diriger. Là, seules les compétences techniques ne suffisent plus. Les jeunes ont tendance à favoriser la bienveillance, les valeurs humaines et les retours d’expériences. »

Ayant dressé ce portrait, assez stéréotypé, de cette génération, l’objectif reste de les attirer dans les entreprises et de les garder. « La coopération intergénérationnelle peut être une bonne approche, décrit-elle. Communiquer et apporter un cadre est primordial pour eux. » Toutefois, le manager de ce type d’équipe devra être agile. D’une part en choisissant le moyen de communication adapté à la personne, mais aussi en étant à l’écoute.

Difficile de se projeter dans un environnement instable

Alors que les boomers font preuve de fidélité absolue envers leur entreprise, la génération Z sera fidèle à son équipe, à son rôle social. Le rapport au temps est également différent pour eux. « Plus, court-termistes, ils ont l’habitude d’avoir les informations tout de suite, cite par exemple Elodie Gentina. Comme il leur est très difficile de se projeter. » Les crises à répétition et l’instabilité de notre environnement y sont pour beaucoup. C’est alors difficile de se projeter à une grande échéance.

Toutefois, la motivation première de ces jeunes de la génération Z, aussi dans le secteur agricole, est bien de gagner leur vie. À celle-ci s’ajoute une reconnaissance humaine. Comme quoi, finalement, rien ne change vraiment.

Trois lauréats

Après avoir tant parlé d’eux, les étudiants en agriculture des Hauts-de-France, participants au concours des Trophées des cuma ont été récompensés pour le travail. Le concours, qui visait à faire travailler ensemble les jeunes apprenants conjointement avec des cuma sur un de leurs projets, a rassemblé six classes allant de la terminale au BTS. Toutes ont été récompensées par le jury. « C’est aussi une manière de célébrer leur bon travail, annonce Marion Depuydt, animatrice en charge du concours. Mais le jury a décidé de mettre trois groupes à l’honneur en leur remettant des chèques allant de 600 à 200 euros pour financer une sortie de groupe. »

Ainsi, la classe de l’institut de Genech a été récompensée pour son projet de création d’outil de suivi de maintenance de matériel de la cuma La Verloosoise. Ensemble, ils ont demandé à ChatGPT de créer une application pour le suivi de la maintenance de leurs nombreux matériels. Le deuxième lauréat est le groupe des six étudiants en BTS Asce de l’Institut d’Hazebrouck. Ils se sont, eux, penchés sur la gestion de la facturation de la cuma des Vertes prairies. Ensemble, ils ont étudié la possibilité d’acquérir des boîtiers connectés.

Qui pour l’année prochaine ?

Enfin, le vainqueur, est le groupe d’une vingtaine d’étudiants en terminales CGEA (conduite et gestion de l’entreprise agricole) à l’Institut agricole d’Hazebrouck qui a sorti les calculettes pour épauler les adhérents de la Cuma des Flandres dans le renouvellement de leurs tracteurs.

Le concours, en partenariat avec le Crédit Mutuel, est en plein essor. La frcuma cherche, d’ailleurs, d’autres cuma et classes pour une troisième édition en 2025-2026. Pour les cuma, l’avantage est de dédier un peu de temps à un projet qui est souvent mis de côté. « Le fait de mobiliser des jeunes, permet de déléguer l’étude de ce projet, mais aussi d’avoir des idées novatrices grâce au regard extérieur des jeunes, explique Sophie Marescaux, animatrice en charge également du concours. Pour eux, c’est aussi l’occasion de créer un lien avec des futurs agriculteurs ou partenaires du même territoire. Important, dans le cadre du renouvellement des générations. »

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