Il s’installe grâce à une foncière

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Il s’installe grâce à une foncière

Simon Aussems, installé l’an passé en Mayenne. Le jeune homme, en conversion bio, a l’objectif de transformer et vendre en direct sa production de noisettes. (Photo ©Feve)

En Mayenne, Simon Aussems, vient de s’installer avec l’appui de Feve, une entreprise de l'économie sociale et solidaire, sur 50 ha, dont 22 ha de noisetiers. Sans relais extérieur pour financer l’immobilier et le foncier, son projet d'installation agricole n’aurait pu aboutir.

En mai 2023, Simon Aussems a posé définitivement son sac en Mayenne. Plus précisément à la ferme de Coutemillière. À quelques kilomètres seulement de l’ancienne exploitation familiale. Son bagage universitaire comprend un DUT génie-biologique en agronomie, doublé d’une licence professionnelle en agriculture durable. Une formation solide pour envisager une installation agricole. Pendant 7 ans, il a entrepris aussi de nombreux voyages à l’étranger pour découvrir les agricultures du monde. Au cours de ses périples, il a appréhendé concrètement le métier de paysan en travaillant sur des fermes. Un bon moyen de comprendre les logiques de production à l’œuvre. Et le cas échéant de s’en inspirer pour mener ensuite sa propre expérience.

Installation agricole à 650 000 € avec la société Feve

Trouver des fermes à reprendre n’est pas une balade tranquille. Surtout quand on aborde l’aspect financier de son installation agricole. La mise en vente des biens fonciers et immobiliers de la ferme qu’il convoite, s’élève à 650 000 €. Cela correspond à 50 ha, dont 22 ha en noisetiers, une maison d’habitation et quatre granges. Sans apport personnel significatif en dehors de sa DJA de 30 000 €, ce projet risquait fort de tomber à l’eau. Le concours de Ferme en Vie (Feve) une entreprise à mission qui réunit des investisseurs soucieux de donner un sens à leur épargne en facilitant l’installation d’agriculteurs en agroécologie, a été décisif. Ces investisseurs bénéficient en parallèle d’avantages fiscaux : une réduction d’impôts sur le revenu (IR) et une exonération de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Simon Aussems en plein travail dans sa noiseraie. (Photo ©Feve)

Concrètement, une SCI a été constituée dans laquelle Simon apporte 2,5 % des parts. Feve apporte le reste. Une option de rachat totale ou partielle est proposée à l’agriculteur, à partir de 7 ans. Simon Aussems finance en son nom, les matériels principalement arboricoles, de l’exploitation : tracteur vigneron, récolteuse automotrice, valet de ferme, chariot élévateur, pallox… Les autres matériels liés à la récolte de foin sont en cuma. Il investit également lui-même dans un laboratoire de transformation de manière à pouvoir commercialiser ensuite directement ses noisettes, qui seront décortiquées. Coût : 150 000 €.

Transformation et vente en directe

Avant de donner son feu vert, Feve a étudié la cohérence technico-économique du projet de Simon. Celui-ci a travaillé avant sur l’exploitation du cédant. Et il a travaillé aussi chez d’autres arboriculteurs pour se faire la main. Pour valoriser la partie herbagère de l’exploitation, il va développer l’engraissement de 40 bœufs jersiais. Ils seront destinés à des restaurants gastronomiques. Dans sa trajectoire, le repreneur envisage d’embaucher pour faire face à la charge de travail supplémentaire liée à la transformation du produit.

Pour Simon Bestel, cette expérience traduit l’ambition de Feve dont il est l’un des co-fondateurs : « aider les agriculteurs à s’installer en créant des fermes agroécologiques sur le territoire, bénéfiques pour notre souveraineté alimentaire et respectueuses de la nature et de la biodiversité ; et ainsi contribuer à changer le modèle agricole français, ferme après ferme ».  Feve travaille avec des organisations agricoles (Safer, chambre, d’agriculture, Ardear…) pour mener à bien ses projets. La structure s’appuie aussi sur des partenaires institutionnels tels que la banque des territoires et la Caisse des dépôts. Les candidats à l’installation qu’elle accompagne après avoir été préalablement sélectionnés, peuvent justifier auprès des banquiers d’un projet chiffré, qui limite leur endettement. Une démarche susceptible de retenir l’intérêt des financeurs.

installation agricole avec Feve

Simon Bestel, cofondateur de Feve (photo ©Feve).

Depuis sa création en 2021, Feve a financé 17 fermes (29 agriculteurs). Elle a levé 14,1 millions d’euros et a drainé l’épargne de 1 375 personnes, selon les chiffres en ligne sur son site internet.

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