Incendies en Gironde: les agriculteurs « démultiplient la force de frappe des pompiers »

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Incendies en Gironde: les agriculteurs « démultiplient la force de frappe des pompiers »

Agriculteurs, cuma, entrepreneurs et professionnels des travaux publics ont pris la route pour venir en aide aux pompiers en Gironde. (©Thibault Chakrida)

Des agriculteurs, des responsables, adhérents et salariés de cuma, des entrepreneurs, mais aussi des professionnels des travaux publics: tous sont à pied d'œuvre en ce moment pour appuyer et démultiplier la force de frappe des pompiers. 

Ils ont mouillé des accotements, des pistes, mais aussi des coupes jonchées de branchages et de troncs, destinées à stopper l’avancée des incendies. Ils ont aidé à ravitailler les camions de pompiers pour augmenter les volumes d’eau rapidement disponibles, en faisant les trajets entre points d’eau et ligne de feu.

Beaucoup de volumes en peu de temps pour éteindre les incendies

Des agriculteurs, des responsables, adhérents et salariés de cuma, des entrepreneurs, mais aussi des professionnels des travaux publics: de Gironde, du Lot-et-Garonne et des Landes, tous sont à pied d’œuvre en ce moment pour appuyer et démultiplier la force de frappe des pompiers.

« Les pompiers sont très contents de ce coup de main », explique Fabrice Casteraa, président de la cuma de Cauneille les 3 Sols, une cuma landaise partie en convoi avec un entrepreneur voisin avec tracteurs et tonnes pour soutenir le travail des pompiers lors des incendies de Gironde. « Ils arrivent à faire beaucoup de volume en peu de temps. Cela augmente beaucoup leur force de frappe. »

« L’organisation a été compliquée à caler au départ. Au final, on s’est vu chez le concessionnaire avec mon voisin entrepreneur et on s’est dit ‘on y va’. »

Dans les fédérations de cuma de Gironde, du Lot-et-Garonne et des Landes, les appels à la mobilisation lancés par les OPA ont été suivis d’une prompte réponse.

Une liste de volontaires pour les incendies?

« Je retiens de cet épisode la forte réactivité des groupes », salue Richard Finot, directeur de la fdcuma Béarn Landes Pays basque. « Mais aussi le fait qu’au début de ce type de crise, les services administratifs sont vite débordés. Il vaut mieux envoyer quelques personnes et matériels opérationnels de suite. Les autres peuvent ensuite suivre en suivant les besoins identifiés directement sur le terrain. »

« On aurait effectivement gagné du temps. De gros volumes d’eau en tout début d’incendie, ça aurait fait une énorme différence », regrette Fabrice Casteraa. « Pourquoi ne pas imaginer à l’avenir une liste de professionnels volontaires -agriculteurs, entrepreneurs, TP- avec leurs matériels, rapidement mobilisables par les pompiers, sur les territoires sensibles? » s’interroge-t-il.

Coupes et vents favorables

L’incendie n’est pas éteint. Mais on pressent que cet épisode ne va pas modifier que le paysage.

« Autrefois, les coupes étaient une pratique courante, en prévision justement de ce type d’incendies, pointe l’agriculteur. Et cela permettait aux véhicules de passer plus facilement. Dans certains secteurs, faire passer les tracteurs, avec les souches, c’est parfois compliqué. »

« Là, on sent du soulagement. Les pompiers ont fait des choix stratégiques. Les vents soufflent vers les zones déjà brûlées. Et ensuite, certains fronts d’incendies arrivent dans les maïs de Haute-Lande, ça va les étouffer. »

Des moments forts pour les chauffeurs

Ce qui est sûr, c’est que les chauffeurs vivent des moments forts. « Ils ont été applaudis à leur arrivée à Hostens. C’est une habitante qui les loge, ils ont eu un super accueil à tous points de vue. On leur dit bien sûr de faire très attention et de respecter les consignes des pompiers. »

Fabrice Casteraa partira plus tard pour relayer son chauffeur, après un autre adhérent. Non sans avoir montré à un apprenti comment gérer les enrouleurs pour assurer l’arrosage dans ses parcelles.