« Retrouver les forces d’une grosse cuma avec plusieurs petites »

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« Retrouver les forces d’une grosse cuma avec plusieurs petites »

La cuma de Cuvier possède une tonne à lisier d’une capacité de 15 000 litres, mais elle travaille avec un autre groupe équipé de deux tonnes de 11 000 et de 8 000 litres.

L’intercuma demeure un levier efficace pour maîtriser ses charges de mécanisation. Exemple dans le Jura avec les cuma de Cuvier et de la Haute Fresse qui partagent du matériel.

La cuma de Cuvier regroupe six adhérents, des éleveurs laitiers en appellation Comté, autour de matériels d’épandage, de fenaison et de transport, mais aussi deux tracteurs de 150 ch. Le groupe travaille également avec une cuma voisine. « Nous avons fait le choix de travailler en intercuma pour éviter le suréquipement, explique Angélique Jantet, présidente de la cuma. Nous demeurons une structure de taille modeste, et face à des équipements dont les prix grimpent, il est important de rester vigilant quant à ses charges de mécanisation. »

L’intercuma ne complexifie pas l’accès au matériel

Par exemple, la cuma possède une tonne à lisier d’une capacité de 15 000 litres mais elle travaille avec un autre groupe équipé de deux tonnes de 11 000 et de 8 000 litres. « Certains adhérents ont des parcelles avec de fortes pentes, une tonne plus petite peut donc être intéressante. »

Côté organisation, l’intercuma ne complexifie pas l’accès au matériel. Chaque tonne à lisier est rattachée à un responsable matériel. Pour accéder à l’outil, il suffit de faire une demande sur le groupe WhatsApp associé. Les créneaux sont distribués avec une recherche de l’optimisation des temps de transport.

Rationaliser les coûts, mais pas que…

Ensuite, Angélique Jantet insiste sur le côté inspirant de l’intercuma. Certes, ce type d’organisation demeure un levier efficace pour rationaliser ses coûts de mécanisation, mais il a également un intérêt social.

Cela permet d’échanger avec d’autres groupes, de découvrir de nouvelles idées. « Nous facturons principalement nos matériels à l’UGB, indique Angélique Jantet, tandis que la cuma de la Haute Fresse a opté pour une facturation à l’heure, à l’hectare ou au nombre de voyages. Il est intéressant de comparer les différentes solutions. D’ailleurs, les présidents sont invités aux AG des différentes cuma. »

Même constat positif au sein de la cuma de la Haute Fresse avec le président Mathieu Chauvin : « Avec l’intercuma, on retrouve les avantages d’une grosse cuma avec plusieurs petites. Travailler en intercuma permet de baisser le coût des matériels et d’accéder à des outils plus performants dans lesquels nous n’aurions pas pu investir à l’échelle de la cuma. »

Il poursuit en confirmant également que « l’intercuma apporte une nouvelle dynamique au sein du groupe ». Enfin, le discours des deux présidents met également en avant la facilité de mise en place d’une intercuma.

« On ne reviendrait plus en arrière »

Ainsi, selon Angélique Jantet, « il ne faut pas hésiter ! Certains projets peuvent faire peur d’un point de vue financier, l’intercuma est une solution à explorer. On ne reviendrait plus en arrière, tous les adhérents en sont très contents. »

De même, Mathieu Chauvin confie : « Pour le moment, l’intercuma nous permet d’utiliser le matériel d’autres cuma. L’étape suivante serait d’investir ensemble dans du matériel spécifique. » Quelques chiffres en complément : selon les estimations de la fédération cuma Bourgogne-Franche-Comté, sans l’intercuma, les adhérents de la cuma de Cuvier paieraient leur semoir de semis direct 4 fois plus cher et leurs rouleaux 4,5 fois.

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