Renouveler l’ensileuse grâce à l’intercuma

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Renouveler l’ensileuse grâce à l’intercuma

Entre les deux cuma distantes de 150 km, le bon fonctionnement de l’intercuma passe par un décalage de dix jours entre la fin de la récolte de l’herbe d’un côté et le début de l’autre.

Quand deux cuma, qui connaissent les mêmes difficultés pour renouveler leurs ensileuses, décident de travailler ensemble, elles trouvent une solution gagnant-gagnant qui permet de pérenniser une activité essentielle.

Depuis cinquante ans, la cuma des 4 Routes de Senilhes, à Prunet dans le Cantal, possède une activité ensilage qui est la base de la cuma. Au cours des années, les surfaces et le nombre d’adhérents ont fluctué. Après les ensileuses traînées, la cuma a vu arriver la première automotrice dans les années 1980. Ensuite, le groupe s’étoffe « on achète une seconde automotrice », indique Jean-Philippe Borie, trésorier de la cuma. Le parc ensileuse monte même à trois machines au début des années 2000. Depuis 2012, la cuma tourne avec deux ensileuses sur 700 ha engagés comprenant 250 ha de maïs et 450 ha d’herbe.

L’intercuma, comme une évidence lors du renouvellement de l’ensileuse

« Depuis 2017, on assiste à une diminution des surfaces. Certains sont passés à l’enrubannage, beaucoup de petites exploitations disparaissent avec des départs à la retraite. » La surface engagée est tombée sous les 600 ha. « Au moment du renouvellement d’une des deux machines, la question s’est posée, se rappelle le trésorier. Faut-il investir dans une nouvelle machine et, éventuellement plonger l’activité dans le rouge ou n’en conserver qu’une seule quitte et ne pas rendre le service aux adhérents ? »

coût chantier, renouvellement ensileuse

Chiffres clés cuma des 4 routes de Senilhes

À 150 km, la cuma de l’Aubrac se trouvait dans une situation similaire. Elle disposait de deux ensileuses traînées pour la récolte de l’herbe. Des machines vétustes pour lesquelles il devenait compliqué de trouver des pièces pour l’entretien et les réparations. Avec 130 ha d’herbe, le renouvellement par une automotrice n’était pas possible.

+130 ha grâce à l’intercuma

Les deux coopératives sollicitent les cuma voisines pour trouver des solutions, sans pour autant dégager d’opportunité. C’est alors que la fdcuma fait le lien entre elles deux. La différence de saisonnalité d’une dizaine de jours entre la fin de la période d’ensilage de l’herbe pour la cuma des 4 Routes de Senilhes et le début pour la cuma de l’Aubrac permettait d’entrevoir une solution. Ainsi, l’intercuma semblait une évidence.

Puis, en 2021, suite à un test, la cuma des 4 Routes de Senilhes se rend avec une ensileuse, récolter les 130 ha d’herbe des adhérents de la cuma de l’Aubrac. Jean-Philippe Borie développe : « Ce test permettait de valider le projet. Les adhérents de la cuma de l’Aubrac craignaient de ne pas pouvoir suivre pour le transport avec le débit de chantier de l’automotrice. » Le test se valide. Les dix jours d’écart entre les dates de récolte de l’herbe pour les deux cuma permettent de s’organiser. « Si les dates de récolte se rapprochent avec les effets du changement climatique, nous avons toujours la possibilité de faire partir une des deux ensileuses avant d’avoir totalement terminé la récolte d’herbe chez nous », avance le trésorier des 4 Routes.

En 2022, une fois l’intercuma officialisée, la cuma des 4 Routes de Senilhes investit dans une ensileuse neuve avec un bec six rangs et un pick-up pour 340 000 €. « Avec l’intercuma, nous avons récupéré 130 ha. C’est la surface que nous avions perdu. »

Des tarifs qui s’adaptent

Pour la cuma des 4 Routes de Senilhes, la façon de fixer les tarifs a évolué au fil des ans. À l’origine, le tarif s’appuyait sur l’heure rotor. « Avec les sécheresses successives, les rendements ont baissé, explique Jean-Philippe Borie. Les ensileuses travaillent plus vite. Il manque des heures pour rentabiliser l’activité. Alors, la cuma choisi, il y a huit ans, de facturer à l’hectare, avec des tarifs de 90 €/ ha pour l’herbe et 130 €/ha pour le maïs. Les exploitations tournées vers le bio trouvent les tarifs trop élevés au vu de leurs rendements. « Toutes les récoltes passent à un tarif de 100 €/h », précise le trésorier. Dans ce prix le GNR est comptabilisé à hauteur de 0,80 €/l TTC.

On estime la consommation en moyenne à 50 l/h. Pour s’adapter à la hausse du carburant de ces douze derniers mois, on modifie le prix de l’heure. » À ce montant horaire s’ajoute un tarif pour l’herbe de 40 €/ha et de 70 €/ha pour le maïs. La main-d’œuvre pour la conduite revient à 12 €/h. Ces tarifs sont calculés pour deux machines identiques d’une puissance de 380 ch. « La nouvelle ensileuse dispose de 430 ch. Ainsi, son tarif horaire sera augmenté pour prendre en compte un débit de chantier plus important. »

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