Les céréaliers en crise, alerte le patron de la Fédération des oléoprotéagineux

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Les céréaliers en crise, alerte le patron de la Fédération des oléoprotéagineux

"Lors de la dernière commission départementale d'orientation agricole (CDOA) il y a eu 30 dossiers sur la table" selon Arnaud Rousseau, successeur de Xavier Beulin à la tête du groupe Avril.

La crise agricole pousse de plus en plus de céréaliers à mettre la clé sous la porte, ouvrant la voie à une absorption de leur exploitation par des fermes toujours plus grandes, selon le président de la Fédération des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (FOP).

« Dans mon département, comme ailleurs, il y a tous les deux mois une commission départementale d’orientation agricole (CDOA) qui examine en général cinq à six dossiers d’agrandissement », explique dans un entretien à l’AFP, Arnaud Rousseau, également successeur de Xavier Beulin à la tête du groupe Avril. « Lors de la dernière CDOA, il y a eu 30 dossiers sur la table », ajoute M. Rousseau.

Ce qui, en clair, signifie que 30 exploitations agricoles étaient appelées à se partager les terres de ceux qui ont mis fin à leur activité dans les mois précédents. L’augmentation du nombre de candidats à l’agrandissement traduit donc l’augmentation de la libération de terres. « Un certain nombre d’agriculteurs n’y arrivent pas et ne vont pas déposer le bilan, mais se dire :il faut que je sorte de là tant que je peux en sortir », confirme M. Rousseau.

Arnaud Rousseau, qui exploite en Seine-et-Marne une ferme de 340 hectares où il cultive blé, colza, maïs, orges, pois de conserve et sarrasin entre autres, souhaite « aller au contact de ses adhérents ». Il s’oppose en revanche à une « vision sociale de l’agriculture »: « le traitement social, ça ne marche pas ».

Il souhaite « se battre sur le sujet de la valeur ajoutée » et réclame « une baisse des charges » et une loi de modernisation de l’économie qui « aille plus loin » et offre aux producteurs « un vrai pouvoir de négociation avec la grande distribution ».

Alors que les dernières négociations sur les prix dans l’agroalimentaire se sont achevées il y a peu, le nouveau patron du groupe Avril, numéro un des huiles de table en France, cite notamment l’exemple de l’huile d’olive pour laquelle le coût de la matière première, en hausse de 16%, n’a pas été répercuté par la grande distribution. Par ailleurs, le patron de la FDSEA de Seine-et-Marne a insisté sur la « complémentarité » entre les cultivateurs et les éleveurs, expliquant notamment qu’une partie de sa production va dans l’alimentation du bétail.