Maintenir une forge dans la commune avec les cuma

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Maintenir une forge dans la commune avec les cuma

La forge Glan'Or est logée dans un ancien dépôt de coop.

Deux cuma de Vendée se sont associées pour reprendre l’unique forge de la commune. Pour la plus grande satisfaction des agriculteurs locaux.

Fin 2004, l’atelier de mécanique de La Verrie (Vendée) a annoncé sa fermeture. Il était le seul de la commune. «L’arrêt de ce service de proximité a suscité une réflexion dans les deux cuma de la commune, raconte Jean-François Fruchet, président de l’une d’entre elles à l’époque et depuis peu maire de La Verrie. Nous avons lancé une enquête auprès de tous les adhérents et un accord de principe s’est dégagé pour reprendre l’activité de cette forge. Nous voulions maintenir un service de proximité pour les agriculteurs, à un coût abordable.»

Service de proximité

La gestation a ensuite pris un peu de temps. Il fallait notamment trouver la bonne formule juridique. «Nous avons travaillé avec Michel Seznec de l’Union des cuma, visité d’autres structures semblables, échangé avec le salarié de l’entreprise.» La formule choisie a finalement été celle de la Sarl, portée par les deux cuma de la commune : Les Glaneurs et Les Blés d’Or. D’où le choix du nom : la Forge Glan’Or. Jean-François Fruchet en est devenu le premier gérant.

Jean-François Fruchet.

« Nous avons d’abord lancé une enquête auprès de tous les adhérents », explique Jean-François Fruchet.

Activités complémentaires

L’activité est restée sur les mêmes bases : la métallerie, la mécanique agricole simple et l’entretien du parc de transpalettes d’un transporteur local. Des activités qui présentent une complémentarité pour lisser les besoin au cours de la saison. Au fil des années, la forge a connu une certaine croissance mais aussi des moments difficiles. Elle a déménagé, pour gagner de la place, et aussi recruté. Elle comptent désormais trois mécaniciens et une secrétaire.

 Laurent Gourbilière

« Par rapport à l’agricole, nous avons beaucoup de petites factures avec la motoculture », explique Laurent Gourbilière, le gérant.

La motoculture

Grosse étape en 2011 : l’extension à la motoculture, un secteur en développement pour lequel il n’y avait personne dans la commune. «Nous avons ouvert le capital à des agriculteurs à titre personnel et aux salariés, pour financer cette nouvelle branche d’activité.» Les deux cuma en ont d’ailleurs profité pour fusionner. Le mariage était mûr depuis un moment mais il fallait garder deux associés distincts dans la Sarl.

Un tarif privilégié

Laurent Gourbilier est le gérant actuel. Il relève des particularités au secteur de la motoculture : «Nous avons dû recruter un salarié spécialisé, avec comme objectif de réparer quand c’est possible avant de vendre du neuf. Mais par rapport à l’agricole, nous avons beaucoup de petites factures, donc des coûts de gestion plus élevés.» La volonté de privilégier les agriculteurs est restée, avec une ouverture du lundi matin au samedi midi, et un tarif horaire de 40€/h au lieu de 42 pour les cuma et agriculteurs locaux. Même si le pilotage est parfois «compliqué», les responsables estiment avoir relevé le challenge : satisfaire la clientèle, maintenir l’équilibre financier, et l’effectif.

 

La Forge Glan’Or

– 12 actionnaires, dont la cuma, les salariés et des agriculteurs,
– CA 2015 : 329 455 € (dont 38% avec cuma et agriculteurs), pour 3520 h facturées.