Une seule activité « travail du sol », une bonne idée ?

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Une seule activité « travail du sol », une bonne idée ?

Compact caillouteux ou humide : de la qualité du terrain dépendra le choix de l’outil.

Certaines cuma décident de gérer l’ensemble des outils de travail du sol au sein d’une seule activité comptable. À la clé, plus de simplicité dans la gestion et de régularité des tarifs.

Le travail du sol s’effectue avec un outil spécialement choisi en fonction du type de terrain. Trop sec, trop humide, trop compacté, trop caillouteux, trop de débris… selon ses choix, l’agriculteur préférera un appareil à dents, ou à disques, avec ou sans rouleaux, un déchaumeur ou un néo-déchaumeur, un cultivateur, un fissurateur, etc. Avec la montée en puissance des techniques culturales simplifiées, les besoins de matériels ad hoc s’élargissent. Certaines cuma répondent parfaitement. Elles ont investi dans un pool très varié de plusieurs matériels de travail du sol de conception différente. Elles bénéficient donc d’une panoplie qu’un exploitant individuel ne pourra pas facilement s’offrir à lui seul.

Des prix stables pour les outils de travail du sol

Classiquement, les cuma opèrent une gestion, matériel par matériel. Elles calculent un prix de revient en fin de saison : charges d’amortissement, frais d’entretien, de gestion… divisés par le nombre d’actions effectuées. Ce coût sert de base de facturation pour chaque matériel. Quand les mêmes adhérents, au sein du groupe, utilisent plusieurs matériels de travail du sol, on peut alors gérer l’ensemble des matériels dans une seule activité. Cette solution présente deux avantages :

• La simplicité de la formule sur une gestion comptable allégée, même s’il est toujours nécessaire d’effectuer les relevés de travaux annuels pour chaque matériel utilisé. 

• Une plus grande régularité des tarifs. 

Mutualiser les coûts

Si une année, on sur-utilise le matériel A au détriment du matériel B, les tarifs à l’hectare tomberont pour celui-ci. Mais inversement, si l’année suivante c’est le contraire, alors ils exploseront. Cette formule présente l’avantage de mutualiser les coûts et, par conséquent, de les lisser davantage. L’adhérent concerné évite ainsi de mauvaises surprises selon les années en utilisant tel matériel par rapport à tel autre.

Ce système nécessite toujours de souscrire des engagements de volume d’activité sur la durée. Mais au lieu de calibrer leur engagement matériel par matériel, les adhérents vont l’appliquer sur l’ensemble de l’activité. 

Avec cette approche collective, on aura régulièrement des décisions d’achat et de vente de matériel de travail du sol, à gérer à l’échelle du groupe. « Cela peut être l’opportunité de faire resigner assez fréquemment, par exemple tous les trois ans, les bulletins d’engagement pour mieux coller à la réalité des surfaces concernées par l’activité travail du sol de la cuma », souligne Mickaël Madier, conseiller en machinisme à la fdcuma Deux-Sèvres.

Un tarif unique

En règle générale, les tarifs décidés dans la cuma seront les mêmes pour tous les matériels, rattachés à cette activité. Néanmoins, les responsables peuvent conjoncturellement décider de différencier le tarif d’un des matériels de l’activité, pour tel ou tel motif. Exemple : un des outils est équipé d’un semoir rapide pour implanter les couverts végétaux. 

On facturera celui-ci à un coût supérieur aux autres. Cela supposera de comptabiliser dans les relevés de travaux de l’activité travail du sol, les hectares réalisés par le matériel concerné. On le voit, cette formule est suffisamment souple pour séduire de nombreuses cuma dans cette situation. « Pour l’instant, seules cinq à six cuma ont choisi cette méthode dans notre département, observe Mickaël, avant d’ajouter que cela devrait logiquement progresser. » 

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