Paradoxe de la viande: les Français en achètent moins, mais en consomment plus

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Paradoxe de la viande: les Français en achètent moins, mais en consomment plus

Selon l’étude « Consommation des produits carnés en 2018 » publiée vendredi par l’organisme semi-public FranceAgriMer, les achats de viande fraîche des ménages ont baissé de 2,6% en valeur et de 3% en volume l’an dernier.

Au centre de toutes les controverses sociétales, la consommation de viande en France est marquée par une contradiction: les Français en achètent de moins en moins chez le boucher, mais en consomment de plus en plus en raison de la vogue des burgers, nuggets et sandwiches. Selon l’étude « Consommation des produits carnés en 2018 » publiée […]

Au centre de toutes les controverses sociétales, la consommation de viande en France est marquée par une contradiction: les Français en achètent de moins en moins chez le boucher, mais en consomment de plus en plus en raison de la vogue des burgers, nuggets et sandwiches.

Selon l’étude « Consommation des produits carnés en 2018 » publiée vendredi par l’organisme semi-public FranceAgriMer, les achats de viande fraîche des ménages ont baissé de 2,6% en valeur et de 3% en volume l’an dernier.

Ces chiffres comprennent aussi bien le poulet, rosbif, ou gigot que la viande hachée, les saucisses, merguez, brochettes, viandes marinées et abats.

En ajoutant les surgelés et la charcuterie, la baisse des achats de viande est de 1,4% en valeur et de 2,5% en volume, selon la même étude.

En revanche, selon une deuxième étude diffusée simultanément par FranceAgriMer, sur la consommation de viande (basée sur la production et les importations auxquelles on a retranché les exportations) par les Français, les chiffres sont en hausse en 2018.

Selon ce mode de calcul, dit « consommation par bilan », chaque Français a consommé en moyenne 87,5 kilo/équivalent carcasse de viande en 2018, contre 85 kgec en 2017.

L’unité de mesure est surtout un outil statistique utilisé dans toute l’Europe permettant les comparaisons et portant sur la totalité de la viande disponible à la sortie des abattoirs –c’est-à-dire le muscle, la graisse et les os des animaux tués– divisé par le nombre d’habitants.

Il ne correspond donc pas à ce qui est réellement ingéré par chaque Français. Néanmoins il donne une tendance sur les évolutions de consommation individuelle.

La hausse de la consommation individuelle apparente s’appuie sur une envolée de la consommation de viande hors domicile, mise en évidence par FranceAgriMer, perceptible notamment pour la restauration à emporter ou à livrer (burgers, kebab, sandwiches), a souligné une responsable de l’organisme.

Cette remontée fait suite à une baisse quasi-continue depuis 1998 de la consommation de produits carnés, année où chaque Français avait statistiquement consommé 93,6 kilo/équivalent carcasse de viande, le record de l’après-guerre.

En 2018, la consommation totale, selon ce mode de calcul, s’est élevée à 5,9 millions de tonnes équivalent carcasse, soit une hausse de 3,3% par rapport à 2017, indiquent les chiffres de FranceAgriMer.

Ce dynamisme est dû pour l’essentiel à la progression régulière depuis 2010 de la consommation de volailles. Après un repli en 2017, la consommation de viande bovine renoue avec une légère hausse en 2018 et celle de viande ovine est en léger retrait (-0,1%).