Pierre-Louis, directeur de cuma

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Pierre-Louis, directeur de cuma

Pierre-Louis Dubost, directeur à la cuma de Biziat, dans l'Ain.

Quatrième témoignage de notre dossier sur les métiers de salariés en cuma, celui de Pierre-Louis, directeur de la cuma de Biziat, dans l'Ain. «C’est une fonction variée, jamais routinière, qui fait appel à des connaissances assez vastes ! Je suis au croisement entre les salariés, les 310 adhérents utilisateurs de matériel et le conseil d’administration.»

Fils d’agriculteur, j’ai passé un BTS d’analyse de conduite des systèmes d’exploitation pour m’installer avec mon père. Une fois revenu, j’ai bien dû constater que je n’étais pas fait pour l’élevage. J’ai travaillé comme manœuvre, puis je me suis présenté à un poste de chauffeur en cuma. Ils se sont tout de suite intéressés à mon diplôme, et annoncé que si je convenais comme chauffeur, je pourrais remplacer le directeur au bout de 6 ans. C’est ce qui s’est passé en 2006. Il a bien fallu une année d’adaptation pour comprendre le métier. Directeur, c’est une fonction variée, jamais routinière qui fait appel à des connaissances assez vastes ! Je suis au croisement entre les salariés, les 310 adhérents utilisateurs de matériel, et le conseil d’administration. Avec la responsabilité d’une équipe composée de quatre chauffeurs mécaniciens et une secrétaire comptable.

Le plus difficile est de gérer les pics de stress

C’est un milieu plutôt passionné, de gens dont il faut parfois freiner l’ardeur au travail. La relation de confiance qui s’instaure avec le président est essentielle. Je le vois environ tous les quinze jours. Ce qui signifie que je dispose d’une autonomie vraiment appréciable ! La fonction est vaste : je suis en réunion avec les adhérents, avec la fédération, la Msa, mais aussi avec les concessionnaires pour le renouvellement du matériel agricole. Je donne les consignes de travail pour l’organisation des chantiers, le planning. On travaille avec du matériel magnifique, et je sers à l’occasion de « bouche-trou » quand tous sont sortis sur des chantiers.

Tableau formation-directeur

L’aspect économique est également important. Il faut s’occuper de la gestion financière des achats de pièces détachées, comprendre un bilan, négocier des contrats d’assurances… Le plus difficile est d’arriver, au plus fort de l’activité, à gérer les pics de stress avec les adhérents, qui sont dus à la météo, à la pression économique. Il faut être diplomate, savoir gérer les conflits. Ce qui manque le plus pour nous préparer à ce métier, c’est la formation au management, à la gestion d’équipe. Ce métier intéressant, motivant, peut devenir envahissant ! Il faut protéger sa vie privée si on a une famille. Heureusement, je me rattrape en saison creuse.

Un métier pour moi ?
• Il faut être dynamique, réactif, avec un bon sens de l’organisation, de l’adaptation et des responsabilités, avoir le goût des contacts, un caractère affirmé tout en sachant se montrer diplomate, et la capacité à manager une équipe.
• Rémunération : sur la base de 39 h, de 1 850 € brut en début de carrière à 3 500 € brut/mois en fin de carrière (sans heures supplémentaires), selon les négociations. Statut d’agent de maîtrise ou de cadre selon les cuma. Parfois un 13e mois.

Retrouvez ici le portrait d’Alain, chauffeur de cuma, celui de Jean-Pierre, responsable de l’atelier, et de Yolande, secrétaire.

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