Sécheresse : Des mesures pour soutenir les éleveurs

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Sécheresse : Des mesures pour soutenir les éleveurs

Après le printemps, la production d’herbe n’a pas été au rendez-vous. Les éleveurs ont dû entamer largement leurs stocks fourragers.

La sécheresse qui sévît est lourde de conséquence dans certaines filières, l’élevage en premier lieu. Le gouvernement a annoncé quelques mesures devant soutenir les agriculteurs et leur trésorerie.

Ce 22 août, le comité de suivi des impacts de la sécheresse sur le monde agricole se réunissait pour la troisième fois. Le bilan à cette date confirme les prévisions. La sécheresse estivale est «historique», selon Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture et Bérangère Couillard, la secrétaire d’État chargée de l’Écologie. «Les agriculteurs sont en première ligne», et leur ministre assure d’un soutien «plein et entier» du gouvernement. Il détaillait ainsi des mesures déployées à cette fin.

Augmentation de l’avance des aides Pac

«Nous allons mobiliser le dispositif des calamités agricoles», ouvre le ministre. Puis il évoque le versement des aides Pac. L’avance réalisée pour le 16 octobre représentera 75% en 2022, au lieu des 50% habituels. «C’est 1,5Md€ qui seront donc versés plus tôt aux agriculteurs.» De plus, pour les avances liées à l’indemnité compensatoire de handicap naturel, déjà à hauteur de 75% d’ordinaire, la part de l’avance se portera à 85%. En outre, des exonérations de TFNB et de cotisations sociales devraient également soutenir les chefs d’exploitation mis en difficulté par ce climat défavorable.

Il évoque enfin des dérogations à l’obligation d’implantation des couverts. Il s’agira de dérogations individuelles accordées au niveau préfectoral. L’idée est de permettre aux agriculteurs de ne pas implanter ces intercultures dans des conditions où leur levée serait impossible, d’après les prévisions du moment.

Les éleveurs avancent vers des difficultés de trésorerie

Le piment d’Espelette a dû être irrigué à des périodes exceptionnelles. Certains éleveurs engagés dans des filières fromagère sous AOP n’auront pas non plus concilier leurs pratiques fourragères avec les exigences de leur cahier des charges. Marc Fesneau prend en exemple ces situations pour expliquer sa volonté de voir des dérogations s’appliquer, afin de ne pas ajouter un levier de perte supplémentaire sur les exploitations concernées.

Culture de tournesol

La récolte de tournesol nationale sera stable d’après les prévisions. La possibilité de mise en culture des jachères au printemps fait que les surfaces ont augmenté. Cela devrait compenser la baisse de rendement attendue. La récolte de maïs par exemple aura moins le vent en poupe cette année.

L’inquiétude la plus palpable pointe les exploitations d’élevage. Depuis des semaines, les troupeaux prélèvent dans les stocks de fourrage. C’est une ressource que les éleveurs devront substituer pour la période hivernale. Le risque de difficultés de trésorerie, en particulier dans ces systèmes, «est bien avéré», insiste Marc Fesneau.

Mesures secheresse

Sous le climat sec de 2022, plus de 90 départements sont concernés par des mesures de restriction des usages de l’eau. La ferme française aura néanmoins connu une moisson globalement acceptable. «La récolte est assez stable. Mais c’est très hétérogène.» En revanche, à propos du maïs, le ministre de l’agriculture se montre assez inquiet. «Les prévisions tablent sur une baisse de la production de grains de 18%.» L’herbe souffre d’un déficit de production encore plus conséquent. Selon les estimations, la prairie permanente française aurait cette année réduit sa productivité de plus de 20% par rapport aux moyennes.

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