Semis de maïs: un effet «twin row»?

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Semis de maïs: un effet «twin row»?

Vitrine végétale d’un semis de maïs en méthode Twin Row, présentée au Salon aux Champs à Guer (Morbihan) en septembre 2013.

Les spécialistes du maïs cherchent à savoir si, en augmentant la densité avec la méthode Twin Row (semis en rangs jumelés), il est possible de gagner en rendement. Essai.

Le «Twin Row» intéresse les acteurs de la filière maïs, en quête de gains de productivité. Principe: il s’agit d’un semis effectué en double rang où les grains sont semés en quinconce avec un écartement inter-rang de 20cm (voir schéma). Arvalis, qui a présenté cette technique lors des Culturales, justifie ces travaux de recherche menés depuis 2-3 ans: «En augmentant la densité de peuplement du maïs, on peut voir si on parvient à augmenter le potentiel de rendement», explique-t-on. Certes, avec un écartement à 75cm, il est possible d’augmenter la densité, mais on est vite limité par la concurrence entre plantes.

+ 10 à 15 % de densité

Optimiser le rendement avec 10 à 15% de densité supplémentaire sans pénaliser les résultats en termes de verse en végétation ou de maladies, tel est l’enjeu des expérimentations Twin Row conduites à 95.000, 100.000, 110.000pieds/ha, voire plus. Pour l’instant, les résultats ne montrent pas de différences significatives de rendements. Cependant, l’effet variété reste à creuser. Certaines sembleraient plus adaptées que d’autres à cette technique. Ainsi, en maïs semence, les lignées comportent des gabarits plus petits qui se prêteraient mieux à un écartement resserré.

D’autre part, l’effet sur le désherbage serait positif «grâce à une couverture de l’inter-rang plus rapide», observe Guillaume Clouté, d’Arvalis. Ce qui limite les pousses de graminées ou dicotylédones indésirables.

Autre intérêt: une meilleure prospection des réserves du sol (eau, nutriment), rendue possible grâce à une occupation optimisée de l’espace. En revanche, dès qu’on fait varier la largeur des rangs, il faut s’assurer au préalable de la configuration des outils qui vont intervenir au semis et en post-semis: semoir, localisateur d’engrais, largeur des voies du tracteur, bineuse ou désherbineuse…

Concernant les semoirs, les constructeurs tels que Ribouleau proposent désormais des modèles compatibles avec cette technique comme le nouveau Monosem NGPlus 8rangs. Idem pour Kverneland ou Great Plains. Concernant la récolte, un cueilleur standard fera l’affaire en semis Twin Row, contrairement aux semis expérimentés à 60cm, qui nécessitent un type de cueilleur adapté. Le principe du «semis à écartement réduit» ayant fait l’objet d’essais successifs dès les années 1987-1989 dans le cadre de travaux de recherche appelés «architecture de peuplement».

comparaison-des-methodes-de-semis

Comparaison des méthodes de semis.

Les semenciers aussi

Les semenciers ne sont pas en reste. Ainsi, l’américain Pioneer a effectué en 2010 des recherches à grande échelle en comparant les rendements, en rangs de 30pouces (75cm environ) et en rangs jumelés. Et au dernier Salon aux Champs, Dekalb a livré aussi ses résultats d’essai Twin Row: «Globalement, les composantes de rendement sont améliorées en fonction du type de sol (+6q/ha par rapport au semis simple rang). Mais chaque hybride réagit différemment…», relate le semencier. L’investigation sur la méthode Twin Row reste donc à approfondir avant que l’on puisse en tirer des conclusions définitives.

Pour aller plus loin, la rédaction vous propose d’approfondir la thématique du Twin-row avec les articles suivants.

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