La cuma des Monts a investi, en 2023, dans un semoir monograine Väderstad Tempo V12. Ils ont misé sur ce semoir de 12 rangs pour faire à la diminution des fenêtres climatiques pour semer au printemps. La décision n’a pas été aisée et a suscité quelques réflexions. « Depuis 2010, nous utilisions un semoir Monosem NG Plus 4, amorti et peu coûteux en frais d’entretien, explique le président Bertrand Calais. Avec les créneaux météo favorables de plus en plus courts en période de semis de betteraves, nous cherchions à augmenter notre débit de chantier ».
Semoir Väderstad V12 : un seul, mais plus rapide
Deux solutions s’offraient à la cuma : acheter un deuxième semoir 12 rangs pour bénéficier davantage de souplesse à l’utilisation ou investir dans un semoir grande vitesse. Après avoir calculé les coûts d’utilisation, accompagnée par la frcuma et son centre de gestion, la cuma des Monts a finalement opté pour la revente de son semoir Monosem NG Plus 4 et l’achat d’un semoir neuf Väderstad Tempo V12. « Nous avions des retours très positifs d’utilisateurs notamment sur le débit de chantier, indique Bertrand Calais. Cet argument a pesé dans notre réflexion. La vitesse d’avancement de 12 km/h nous permet de semer jusqu’à 6,5 ha/h et donc de gagner en efficacité ». La cuma a investi 85 000 euros, amortissables sur 12 ans.
Livré en juillet, le semoir Väderstad n’a pu semer que du colza pour sa première campagne. En revanche, l’an dernier, son utilisation a été étendue aux semis de betteraves puis de maïs et de haricots. « Grâce à cette diversification de cultures, les périodes de semis sont étalées et l’utilisation du matériel est optimisée », souligne Bertrand Calais.
Après plusieurs hectares à son compteur, le semoir Väderstad Tempo offre entière satisfaction aux adhérents grâce à sa facilité d’utilisation et sa simplicité de fonctionnement. « Les réglages et les données sont consultables en temps réel sur un iPad, grâce à une connexion wifi, précise Bertrand Calais. C’est un confort au travail ».
Fixer un tarif compétitif
Pour la traction du semoir, chaque adhérent utilise son propre matériel. Si un agriculteur ne dispose pas d’un tracteur au gabarit ou à la motorisation adéquat, alors Bertrand Calais propose de réaliser les semis avec le sien. Cette solution a séduit certains exploitants qui ont depuis rejoint l’activité semis. « C’est bénéfique pour tout le monde, se réjouit Bertrand Calais. Plus le diviseur augmente, plus le coût d’utilisation du semoir diminue. Aujourd’hui, il est fixé à 40 euros/ha, hors main-d’œuvre et carburant (sur la base des résultats comptables de 2023). Il reste inférieur à celui proposé par les ETA. Ce tarif est compétitif surtout lorsque l’agriculteur dispose d’un tracteur et de sa propre main-d’œuvre ».
Si la logistique géographique le permet et ne pénalise pas les agriculteurs engagés, la cuma se dit prête à accepter de nouvelles surfaces à semer, y compris d’adhérents non participatifs. « En revanche, si ces derniers sollicitent ce service plusieurs années de suite, il faudra qu’ils envisagent de s’engager », prévient Bertrand Calais.
La cuma des Monts en quelques chiffres
La cuma des Monts a été créée en 1992 à Pihen-Les-Guines, dans le Pas-de-Calais. Elle compte actuellement 18 adhérents. Son chiffre d’affaires est de 40 000 euros pour l’ensemble de son matériel (moissonneuse-batteuse, bineuse, semoir de précision, fissurateur, préparateur de sol, broyeur, rouleau et plateaux à paille).Tout est facturé au coût réel d’utilisation.
La cuma se compose de polycultures (légumes, pommes de terre, betteraves, lin, céréales, colza) et d’élevage
Quelques exploitations d’autres cuma adhèrent également à la cuma des Monts, un levier pour utiliser un matériel spécifique et effectuer une facturation en toute légalité.
Une indemnité pour le stockage du matériel ?
Les adhérents réalisent eux-mêmes l’entretien courant du matériel. Cependant, chaque utilisateur a la charge d’inspecter l’outil avant utilisation. Chaque matériel est stocké chez le responsable. Pour les dérangements occasionnés, la cuma des Monts réfléchit à la mise en place d’un dédommagement.
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