Du solaire thermique sous le ciel breton

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Du solaire thermique sous le ciel breton

Une technologie expérimentée à la station de l’Institut de l’élevage en Ille-et-Vilaine, pour réduire les charges énergétiques des élevages de veaux de boucherie.

Les veaux de boucherie sont nourris avec des aliments d’allaitement en poudre qu’il faut diluer dans de l’eau chaude à 70°C. Cela engendre une consommation énergétique importante: la production d’un veau de boucherie coûte entre 8 et 10€ de gaz. Pour un éleveur intégré, c’est le premier poste de dépenses après l’amortissement du bâtiment! A la station du Rheu (Ille-et-Vilaine), deux pistes ont été expérimentées pour réduire la facture des éleveurs : la mise au point d’un nouvel aliment et le solaire thermique. Le programme Kenaveau, débuté en 2012, a permis de mesurer leur impact technique, économique et environnemental.

Moins chauffer l’eau

«En partenariat avec trois industriels (Lactalis, Sofivo et Ouest Elevage), nous avons mis au point des aliments pouvant être réhydratés avec une eau à 45°C», détaille Christophe Martineau, le responsable. La solution? Réduire la teneur en matières grasses au profit de l’amidon. Cette nouvelle poudre d’allaitement ne coûte pas plus cher et a franchi tous les tests zootechniques. Seul bémol : la propreté des veaux, légèrement dégradée. Un premier produit est déjà commercialisé par Lactalis Feed sous le nom Optik45.

Un investissement subventionné

«Nous avons testé la faisabilité du solaire thermique en Bretagne, poursuit le spécialiste. En couplant aliments basse température et solaire thermique, l’éleveur peut réaliser 72% d’économie sur l’énergie fossile

L’investissement reste conséquent : entre 750 et 1.000€/m2 de panneaux. Sachant que le système couvre seulement 80% des besoins, à cause du manque d’ensoleillement. «En Bretagne, on estime qu’il faut 40 à 45m2 de panneaux pour équiper un atelier veaux de 200 places, ce qui représente entre 35 et 40.000€ d’investissement.» Sans subvention, le retour sur investissement se situe entre 12 et 15 ans. «C’est beaucoup trop, tranche Christophe Martineau, mais quand on intègre les aides de l’Ademe, qu’on appelle le Fonds chaleur, cette durée est réduite à 6-7 ans.»