Space 2023 : l’énergie a sa place

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Space 2023 : l’énergie a sa place

Le Space s'ouvre dans deux semaines. Ses organisateurs ont détaillé son programme le 29 août, lors d'une conférence organisée à la SARL Morel.

Afin d’illustrer le thème central de son édition 2023, le Space organisait sa conférence de presse de présentation le 29 août, à la SARL Morel, un producteur engagé dans l’énergie.

Le Space 2023 fait le plein d’énergies. À deux semaines de l’inauguration, en présence du ministre Marc Fesneau, c’est entre une porcherie et un digesteur que l’organisation du Space dresse le portrait du programme 2023 du Salon des filières d’élevage. « C’est vraiment une belle édition qui s’annonce », se réjouit ainsi le président Marcel Denieul, en préambule de la visite d’un site illustrant une voie possible d’évolution des exploitations.

L’énergie dynamise les exploitations

Non loin de Fougères, Florent et Nicolas Morel sont respectivement producteurs de lait et de porc. « Nous voulions diversifier nos élevages », explique le second. En conséquence, depuis 2018, ils gèrent ensemble une unité de méthanisation. Ses digesteurs valorisent les lisiers, fumiers et couverts issus des deux élevages et de quelques exploitations voisines. « Nous avons démarré la production avec 45 Nm3. Aujourd’hui, nous sommes à 100 Nm3, avec un projet d’atteindre 150 Nm3 », narre Nicolas Morel.

La Sarl Morel et son T6 méthane power New Holland

1 800 heures que Nicolas et Florent Morel ont fait tourner un moteur de tracteur agricole au bioGNV.

Dans un monde de l’élevage qu’il juge « déjà varié et riche », Marcel Denieul envisage qu’il y a des initiative encore à prendre. « C’est intéressant de voir ces futurs possibles de nos exploitations. Ici nous avons un exemple avec la méthanisation qui implique en même temps de nouvelles compétences », commente le président du salon breton. Car outre la croissance de la productivité, l’atelier développe d’autres dimensions. Et derrière leur investissement initial (2,5 M€) qui a bénéficié d’aides publiques, les producteurs de biogaz mettent en avant la synergie vertueuse qu’ils constatent entre l’élevage et l’énergie.

La méthanisation améliore leur bilan carbone

« Une étude est en cours et le calculateur de l’Ademe donnera un repère plus précis. Mais les premiers résultats indiquent que la méthanisation économise entre 2 000 et 4 000 t de CO2 », poursuivent les deux frères. « D’un côté la production de biogaz crée de l’activité supplémentaire, mais de l’autre, nous économisons de l’engrais azoté minéral. Les fosses émettent également moins de méthane… » L’estimation prend également en compte l’autofourniture d’électricité par les panneaux trackers. « Il y en a quatre pour la méthanisation, et nous en avons un sur chaque exploitation, en plus d’un hangar photovoltaïque. » Enfin la station de BioGNV sur l’exploitation compte pour beaucoup dans ce bilan favorable. Outre les voitures des agriculteurs et de leurs salariés, la pompe fournit 100 % du carburant d’un de leur tracteur.

Le tracteur de 160 ch tourne au carburant autoproduit

En deux ans d’utilisation d’un tracteur New Holland T6 Méthane power, Florent et Nicolas Morel disposent d’un recul de 1 800 h. « Nous l’utilisons pour les transferts d’effluents et de digestat, du transport et des travaux des champs. » Alors que l’autonomie moyenne s’approche des six heures la station refait le plein des 80 kg de gaz embarqué en moins de 12 minutes. Ainsi, les utilisateurs ne voient pas réellement de contraintes liées au carburant alternatif dès lors que le chantier implique de passer régulièrement sur le site.

Paysage d'exploitation agricole produisant de l'énergie

La production d’énergie offre une possibilité d’évolution des paysages agricoles.

La méthanisation agricole est un levier d’autonomie des territoires

« Sur son cycle de vie global, le bilan carbone d’une voiture BioGNV est meilleur qu’une électrique. » Les frères Morel se montrent convaincus des intérêts du carburant fabriqué à la ferme. Ils ne manquent pas d’arguments au moment de promouvoir le développement d’un réseau de stations de distribution de BioGNV. « On parle souvent d’autonomie des exploitations. Mais la méthanisation agricole est un levier d’autonomie des territoires. On peut développer de la mobilité avec une énergie produite localement. L’idée est que l’agriculture fournisse de l’alimentation et en parallèle de l’énergie pour le territoire », résume Florent Morel.

Une édition 2023 du Space dynamique

Si l’énergie occupera une place plus importante dans l’agriculture, ce sera déjà visible au prochain Space du 12 au 14 septembre. Tout d’abord sur l’Espace pour demain, qui propose de nombreux rendez-vous sur ce thème de l’énergie. Exemple le jeudi matin avec l’intervention d’un expert du réseau cuma à propos des consommations de carburant. Ensuite, les exposants de la filière occuperont une grande partie du hall n°4. Dans le sillage de cette extension de la surface dédié à la filière énergie, la commissaire générale salue la hausse globale du nombre d’exposants. Ils seront 1 200 sur cette édition. « C’est une centaine de plus que l’an dernier », précise Anne-Marie Quéméner, soulignant entre autres le succès des aires extérieures où les marques de l’agromachinisme dévoilent quelques innovations.

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