En matière de changement climatique, les chiffres sont implacables. A terme le débit moyen annuel des cours d’eau vont diminuer de 10 à 40% prévoient les scientifiques. On redoute aussi les excès d’eau produisant du stress, tout aussi pénalisant pour les cultures. Dans le Limousin et en Auvergne par exemple, le manque d’eau en été nécessitera de faire des réserves de fourrage plus importantes. Les vignerons ne seront pas épargnés non plus. D’ores et déjà, la date des vendanges est avancée en moyenne de deux semaines depuis 1980.
Des outils, des savoir-faire et de la sobriété
Toutes les parties prenantes du défi agro-climatique se sont réunies de mai à janvier dans le cadre du «Varenne de l’eau» (en référence au nom de la rue du Ministère de l’agriculture). L’accent a été mis en particulier sur le besoin de résilience de l’agriculture. Cela peut être l’acquisition d’outils technologiques, robotiques, ou numériques adéquats. Mais aussi, des choix agronomiques pertinents, compatibles avec une utilisation plus sobre et efficiente de l’eau. Ce conclave a accouché de trois séries de mesures.
Premièrement, la mise à disposition d’outils d’anticipation et de protection de l’agriculture, avec notamment la réforme de l’assurance récolte. Aujourd’hui, seules 18% des exploitations souscrivent à une assurance multirisque climatiques. La nouvelle assurance récolte plus incitative, devrait être opérationnelle en 2023.
Deuxièmement, des aides financières à la transition de l’agriculture en matière de pratiques culturales et d’élevage. Dans le secteur de l’irrigation par exemple, les systèmes de goutte à goutte utilisés en viticulture semblent efficaces tout en étant économes en eau.
Troisièmement, l’appui à la mobilisation de la ressource en eau. En particulier avec la création d’infrastructures hydrauliques collectives et l’optimisation des ouvrages existants. Les organisateurs du Varenne de l’eau veulent aussi explorer les économies liées à la réutilisation des eaux usées.