Vigne : des variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium

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Vigne : des variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium

L'Inra teste depuis plusieurs années un vignoble bas intrant, résistant au mildiou et à l'oïdium.

Des vignes protégées contre le mildiou et l’oïdium, sans avoir besoin d’appliquer de fongicide… Cela simplifierait grandement la vie des viticulteurs. L’Inra est en passe de rendre la chose possible, grâce aux progrès de la sélection variétale.

Les premières variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium pourraient être disponibles pour les viticulteurs dès 2018. L’Inra annonce, en effet, avoir déposé à l’inscription au catalogue deux variétés à raisins noirs et deux à raisins blancs.

Ces variétés sont le fruit de plusieurs années de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique. «En vigne, le cadre réglementaire et le poids de la tradition sont très lourds. Mais la pression sociétale est tellement forte que les producteurs sont convaincus de la nécessité de bouger», souligne Dominique Forget, directeur du domaine expérimental viticole de l’Inra Bordeaux-Aquitaine. La production viticole ne couvre que 3% des surfaces agricoles françaises mais elle consomme 20% des pesticides.

En France, les variétés traditionnelles de vigne sont très sensibles aux maladies venues d’Amérique comme l’oïdium et le mildiou. Or, il existe des souches naturelles de résistance chez des vignes d’origine américaine ou asiatique. L’Inra a donc dressé un inventaire des caractères de résistance portés par ces espèces afin d’incorporer, par croisements, les plus intéressants dans nos vignobles.

Multiplier les gènes de résistance

En quelques années, la recherche a beaucoup progressé. «Nous sommes partis de variétés monogéniques, c’est-à-dire qui ne possédaient qu’un seul gène pour assurer la résistance. Et nous sommes arrivés à des variétés polygéniques», constate Dominique Forget. Dans quel objectif ? Augmenter leur potentiel de durabilité. Le mildiou peut, en effet, contourner les gènes de résistance de la plante et redevenir virulent.

Des vignobles bas intrants

Le chercheur se veut optimiste. «Aujourd’hui, nous arrivons à produire du vin avec des variétés résistantes en atteignant un certain objectif de rendement, avec un IFT* plus qu’honorable (diminution facteur 10), tout en assurant la pérennité du vignoble», conclut-il. Ces nouvelles variétés trouveront-elles leur place dans les stricts cahiers des charges des appellations ? Affaire à suivre.

*indice de fréquence de traitement.