L’agriculture de conservation des sols : « La recette ne change pas mais les résultats diffèrent »

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L’agriculture de conservation des sols : « La recette ne change pas mais les résultats diffèrent »

Jérôme Fourdinier, exploitant qui se lance dans l'agriculture de conservation des sols (ACS).

Adepte de l’agriculture de conservation des sols, Jérôme Fourdinier, agriculteur dans le Pas-de-Calais, a participé aux journées organisées par la frcuma des Hauts-de-France sur la thématique. Témoignage.

>Convaincu des bienfaits de l’agriculture de conservation des sols (ACS), Jérôme Fourdinier, agriculteur à Willeman, témoigne. « Cela fait bientôt cinq ans que je tends petit à petit à me rapprocher de l’agriculture de conservation des sols. C’est le résultat de cinq années de réflexions et d’hésitations. Pour franchir le cap, il a fallu que je remette en question toutes mes habitudes.

Couvrir le sol, un précepte de l’agriculture de conservation des sols

Depuis, j’essaye de couvrir au maximum le sol et j’évite de le travailler. Pour cela, j’essaie de laisser le plus de matière organique possible dans les sols et de semer des mélanges d’espèces d’engrais vert le plus rapidement après la moisson.

Il y a cinq ans, j’ai réalisé des analyses de sols afin de mieux constater les résultats de mes pratiques. Pour le moment, je ne remarque pas de changement de ce point de vue là. Cependant, il faut le dire, visuellement, sur le terrain, je constate les résultats de mon changement de pratiques. Encore plus lorsque les années sont sèches comme en 2022.

J’ai tout de même réalisé une récolte de pommes de terre satisfaisante malgré une butte sèche. J’imagine que les tubercules ont réussi à trouver de l’eau et de la fraîcheur en profondeur. Autre constat, je trouve que mes terres sont beaucoup plus faciles à travailler au printemps, notamment les sols un peu plus durs. Et conséquence non négligeable, je constate qu’il y a moins de cailloux qui remontent à la surface.

Ne pas abuser du labour

Je pense qu’il ne faut pas vouloir tout faire parfaitement dès le début. La preuve, il m’arrive de labourer quelques surfaces après les betteraves par exemple. Le tout, c’est de ne pas en abuser. Bien sûr, rien n’est facile. C’est une méthode qui demande beaucoup de connaissances techniques. Si la recette est la même, les résultats diffèrent selon les années. La formation continue est donc la clé pour tenter de performer dans la technique.

C’est dans cet état d’esprit que j’ai suivi les journées organisées par la frcuma. J’essaye de ne louper aucune occasion d’en savoir un peu plus sur cette technique. Frédéric Thomas est intervenu avec une autre approche, plus ouverte et très disponible aux échanges. Cela m’a permis d’enrichir mes connaissances et de déculpabiliser lorsque je n’obtiens pas tout à fait les résultats que je voudrais.

Convaincu par la méthode

La deuxième journée en salle m’a aussi permis d’en savoir davantage et de prendre un peu de hauteur sur la situation climatique.

Les témoignages des agriculteurs et experts en agronomie m’ont permis de me rassurer sur les méthodes que je mets en œuvre sur mon exploitation. Il ne faut pas vouloir être puriste mais plutôt prendre en considération l’état de ses sols et les échecs pour adapter la méthode de l’ACS. Je suis déjà convaincu par la méthode, c’est donc plus facile d’apprécier ce genre d’intervention.

Dans tous les cas, je pense qu’il faut savoir bien s’entourer avant de se lancer dans l’ACS. Que ce soit grâce aux techniciens, animateurs ou aux autres groupes d’agriculteurs. L’échange et la formation sont les deux moyens pour adapter au mieux l’ACS sur son exploitation. »

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