Booster ses marges en mécanisant le triage

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Booster ses marges en mécanisant le triage

L'investissement dans une chaîne de triage mécanisée a induit une réduction significative ramenant les coûts de triage à 145 € par ha planté.

Le triage des plants de betterave semence nécessite d’habitude un temps important, voire l’emploi de main-d’œuvre dédiée. Depuis trois ans, la cuma de Moncaut dans le Lot-et-Garonne a mécanisé l’opération et généré pas mal d’économies. Rencontre avec son président Eric de Lavenère.

En lien avec ses huit adhérents, la cuma a décidé d’étudier les solutions pour réduire ses charges de production de betteraves semences. La réflexion autour de ce projet a fait des émules au-delà du groupe déjà constitué. En effet, la cuma compte aujourd’hui deux adhérents supplémentaires exclusivement engagés dans ce projet de triage mécanisé.

Economies et gain de temps

Avec 2 millions de plants triés chaque année, pour un total de 70ha de cultures, le gain de temps et d’économies était facilement prévisible, tout le monde a suivi le mouvement. Le projet est alors apparu naturellement “, indique Eric de Lavenère.

L’investissement dans une chaîne de triage mécanisée d’un montant de 21 000 € a induit une réduction significative ramenant les coûts de triage à 145 € par ha planté mais aussi un gain de temps non négligeable. “ Les adhérents de la cuma s’organisent comme ils l’entendent lors de leur présence sur le site. Certains viennent avec leurs salariés, ce qui permet de trier jusqu’à 10 ha de plantations par jour ”, explique le président.

Souplesse et rigueur

Le président veille à être présent au moins une fois par jour sur le site pour s’informer du suivi des lots qui ne doivent en aucun cas être mélangés. « Pas un planchon ne doit changer de lot », insiste-t-il. Le nettoyage doit être régulier. Les temps de présence des adhérents sont répartis en fonction des quantités commandées.

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Des manchons de betterave semence avant triage.

Ainsi, chacun s’occupe de trier ses plants et les conditionne comme il le désire. Certains récupèrent les plants triés en vrac dans une benne, d’autres les conditionnent directement en caisses prêtes à charger les planteuses. Bref, à chacun son fonctionnement.

Stabiliser les revenus

Avec un rendement de triage aussi important, le travail pourrait être achevé rapidement. C’est sans compter parfois sur la météo. Avant d’être livrés sur le site, les planchons mis en terre sont arrachés si le temps le permet, ce qui répartit les livraisons sur une période de un mois et demi incluant quinze jours de triage quasi permanent.

En 2017, l’achat d’un outil de manutention est venu compléter l’équipement de l’atelier. Utilisé par les adhérents en dehors de la période de triage, cela a permis de l’’amortir plus facilement.

Il ressort que ce projet a permis de stabiliser la rentabilité de la production de semences de betteraves, soumise à des variations de volumes contractualisés et de prix. De surcroît, grâce à la mécanisation, il a entraîné une réduction des charges permettant de garantir aux producteurs un revenu minimum, même en cas de faibles prix de revente.