Cibler la valeur ajoutée

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Cibler la valeur ajoutée

Mieux vaut se soucier de valeur ajoutée que de volume produit.

Le travail «ajoute de la valeur» aux ressources naturelles, intrants et services utilisés. D'où l’intérêt d’évaluer la «Valeur Ajoutée», indicateur comptable de la richesse créée, plutôt que de chercher à toujours produire plus...

La valeur ajoutée dépend de trois facteurs : la quantité de travail (en lien avec la durée du cycle de production), le type de système de production, et enfin des prix d’achat et de vente. Avec les primes, le solde intermédiaire «Valeur Ajoutée» (VA) assure trois fonctions :

Indicateur de création de richesse

1) Rémunérer le travail (salaires, cotisations sociales et prélèvements).
2) Couvrir les charges liées à l’outil de production (fermage, frais financiers et amortissement des équipements).
3) Dégager de l’autofinancement.
Dans le compte de résultat, la VA est composée du produit des activités, hors primes, d’où sont déduits tous les biens et services consommés pour produire. Elle représente la richesse créée. Ce qui en fait l’indicateur le plus pertinent pour comparer l’efficacité économique des façons de produire, entre exploitations de même OTEX*.
Son taux (VA / Produit des activités) évalue l’efficacité du système. Son montant ramené à l’UMO*, à l’unité produite et à l’hectare, indique respectivement l’efficacité mesurée sur le travail, le volume et la surface. Des indications essentielles au regard des enjeux actuels.

Main-d’œuvre ou équipements ? 

Dans toute exploitation, main-d’œuvre et équipements se complètent pour générer de la VA. Mais ces deux facteurs de production se retrouvent ensuite «concurrents» pour se partager la VA et les primes. Or ce partage se fait généralement au détriment continu de l’emploi à la production, tant les incitations fiscales ou autres poussent à (sur)investir pour accroître sans cesse la productivité du travail. Ceci génère inévitablement, des effets sur le modèle d’exploitation et la conduite de son système. Ex : mille vaches au pâturage, ce sera difficile…

Bruno Joly et son épouse, éleveurs laitiers dans la Vienne ont opté pour un modèle économique autonome qui crée de la valeur joutée

Bruno Joly et son épouse, éleveurs laitiers dans la Vienne, ont opté pour un modèle économique autonome qui crée de la valeur ajoutée.

Triple performance   

Mieux vaut donc se soucier de VA que du volume produit  : c’est dans cet esprit, que M. Joly et son épouse, éleveurs dans la Vienne en conversion biologique ont choisi de produire du lait de façon autonome et économe (développement du pâturage). Pour 100€ de produits, leur système dégage 24€ de plus de valeur ajoutée par rapport aux élevages conventionnel (voir le tableau ci-dessous). Leur conduite d’exploitation sobre en intrants, est également vertueuse pour l’environnement. Enfin, ils se sont lancés dans la transformation et la vente en direct d’une partie (23%) de leur lait. Et ils ont créé à cette occasion trois emplois salariés. L’évolution de l’exploitation s’oriente désormais vers la recherche d’une triple performance : économique, environnementale et sociale…

OTEX : Orientation Technico-économique des EXploitations.

UMO : Unité de Main-d’Oeuvre.

 

Efficacité économique comparée

ExploitationEnsemble
(production et transformation)
ProductionExploitation conventionnelle "témoin"EcartsTransforma-tion
UMO : 2 exploit. + 3 salariés5 2,50 2,08 0,42 2,50
Hectares148 59 /UMO 45/UMO 14 ha
Volume de lait 480000 l192000 l/UMO 210000 l/UMO -18000 l 110000 l
Du système : VA/Produit0,570,620,380,240,52
Du travail : VA/UMO38607 €45460 €37030 €8430 €31753 €
Du volume : VA/1000 l40223717661722
De la surface : VA/ha768828-60