Un projet agrivoltaïque en élevage n’est plus quelque chose de rare. Même s’ils sont plus développés en ovins, les installations concernant l’élevage bovins ne sont pas en reste. Pourtant, encore peu de références existent. Lors du Sommet de l’Élevage 2025, une conférence permettait d’avoir les premiers retours d’expériences sur les projets agrivoltaïques et l’élevage bovins. Ces derniers provenaient du centre d’élevage de Poisy en Haute-Savoie et du site Inrae de Laqueuille dans le Puy-de-Dôme.
Projet agrivoltaïque en élevage bovin : deux sites d’expérimentation
Des expérimentations ayant pour but d’examiner les effets mutuels entre les panneaux agrivoltaïques et la production agricole sur cinq ans, ont eu lieu sur deux sites en France. (© Engie Green)
En Haute-Savoie, le démonstrateur agrivoltaïque en élevage bovin lait occupe une surface couverte de 1152 m² sur une parcelle d’environ 8000 m². Sur les six rangées de panneaux photovoltaïques, deux sont à une hauteur la plus basse de 1,80 m. Les deux suivantes à 2,00 m et les 2 dernières à 2,20 m. Comme pour l’expérimentation suivante, la structure est réalisée avec des pieux battus pour une réversibilité de la parcelle.
Dans le Puy-de-Dôme, la parcelle se compose de panneaux bifaces installés verticalement en orientés est-ouest. Sur une parcelle de 8 000 m², neuf haies solaires se succèdent avec des espacements de 12 et 18 m.
Le but des deux structures est d’étudier durant 5 ans les synergies entre la structure agrivoltaïque et la production agricole. Étudier aussi : le comportement animal sous la structure, la valeur de la prairie.
Une flore différente à l’ombre des panneaux
Sur le site de Poisy, la hauteur de l’herbe réagi différemment sous les panneaux. En effet, elle pousse fortement en sortie d’hiver et dépasse la partie en inter rang et la partie témoin. Toujours à Poisy, une prairie contenant un mélange de flore a été semé sur l’ensemble du site il y a un an. L’observation montre une spécialisation rapide de la flore sous les panneaux. Moins de légumineuses et plus de graminées que dans l’inter rang. Par contre, la qualité des graminées reste la même sous les panneaux.
Dans le Puy-de-Dôme, les premiers résultats font apparaitre une production d’herbe plus importante dans les inter rang de 18 m qu’en 12 m. L’inter rang de 18 m bénéficierait de plus de luminosité.
Projets agrivoltaïques et élevage bovins : des animaux qui s’adaptent rapidement
À Poisy, les vaches utilisent l’ombre des panneaux de manière opportuniste et ponctuelle, quand il fait très chaud. Sur les trois hauteurs sous panneaux, elles privilégient d’ailleurs la plus grande de 2,20 m.
Dans le Puy-de-Dôme, peu importe la météo, les animaux prospectent l’intégralité de la parcelle. Des haies solaires moins longues ou avec des ouvertures pourraient faciliter le passage des animaux.
Ces deux expérimentations montrent la diversité des projets. Elles répondent à des besoins, des pratiques et des systèmes pédoclimatiques particuliers. Dans quelques années, les retours seront plus nombreux et plus précis. L’objectif étant double, à savoir améliorer la production agricole et avoir de l’électricité compétitive.
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