En quoi le changement climatique est-il un sujet majeur sur ton exploitation ?
« La moitié de notre SAU se situe sur une zone plutôt séchante avec un sol superficiel. Pour le reste, le potentiel est plus élevé avec des terres plus profondes. Pour nous, la priorité c’est l’alimentation du troupeau en quantité suffisante. Nous cherchons en même temps à améliorer la qualité, notamment sur le volet protéines. »
Que mets-tu en place pour assurer le stock fourrager ?
« Pour éviter le manque de fourrage, j’utilise plusieurs leviers, notamment le levier agronomique. Tout d’abord, nous semons 3 à 4 ha de maïs en plus. Nous disposons ainsi d’un tampon en cas de rendement faible. Les bonnes années, on le récolte en grain ou maïs épi pour concentrer la ration des vaches laitières. Au-delà d’une vigilance particulière sur le semis aux dates optimales, notre sole de maïs se répartit à parts égales entre les terres séchantes et les terres profondes. Ainsi, j’assure une moyenne de rendement d’environ 12 t MS/ha (de 10 à 14 t suivant la météo). En outre, nous adaptons les variétés et la densité de semis (de 75 000 à 83 000 grains par hectare) aux terres. »
« Nous avons arrêté le labour en 2015. D’une part le sol conserve plus de fraîcheur. D’autre part, l’enracinement du maïs est bien meilleur depuis que j’utilise le fissurateur qui supprime la semelle de labour. Enfin, nous adaptons nos dérobés en remplaçant le ray-grass par plus de trèfle et de vesce. C’est moins consommateur d’eau, le fourrage est de meilleure qualité et le sol est plus facile à travailler pour l’implantation du maïs. »
T’aides-tu du collectif pour t’adapter ?
« Il y a aussi le levier des matériels. Et cela passe par la cuma. Nous avons les combinés herse rotative et semoirs à disques. Avec une double roue plombeuse, ils favorisent la levée et préservent la fraîcheur du sol. C’est la même chose sur le semoir à maïs équipé de roues pro, escamotables en cas de conditions plus humides. La cuma permet vraiment de travailler avec du matériel récent et adapté à nos systèmes. »
« Par ailleurs, que ce soit au sein de la cuma de Changé ou dans le groupe GIEE sur l’adaptation aux changements climatiques auquel je participe, les groupes permettent réflexions, échanges et tests de nouvelles techniques. Je suis persuadé que ces collectifs sont un levier indispensable pour nous aider à nous adapter. En ce qui me concerne, j’aime aller chercher de l’information sur les matériels et les proposer en débat dans notre groupe. Certes, il faut quelquefois savoir présenter les arguments d’une option plus coûteuse mais qui sera intéressante pour la réussite de nos cultures. »
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :