Reportage : Une barre de coupe directe pour l’ensileuse

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Reportage : Une barre de coupe directe pour l’ensileuse

La barre de coupe directe Krone arrivée à l’automne 2022 fera ses premiers essais à la cuma de Bellefosse au printemps 2023.

Pour les besoins de deux adhérents équipés d’un méthaniseur, la cuma de Bellefosse a acquis une barre de coupe directe afin de récolter les cive d’hiver. 2023 sera l’année test pour vérifier que cet usage est bien compatible avec l’activité d’ensilage d’herbe.

Créée en 1976, la cuma de Bellefosse s’est développée principalement autour des activités liées à l’élevage. Elle est située dans le secteur d’Allouville-Bellefosse, en Seine-Maritime. De huit adhérents au démarrage il y a près de cinquante ans, elle compte aujourd’hui 59 exploitations. Elle développe un chiffre d’affaires de 227 000 euros. Elle est équipée d’une ensileuse automotrice et de toute la chaîne de récolte de l’herbe (faucheuse, faneuse, andaineur, enrubanneuse). Mais aussi de matériels d’épandage (épandeur, tonne à lisier) et divers matériels (déchaumeurs, semoirs, rouleau, broyeur, etc.). Enfin, elle possède des outils spécifiques aux cultures de la betterave (arracheuse en copropriété) et du lin fibre (retourneuse).

La coupe directe : tout faire en un seul passage

La cuma ne possède pas de bâtiment et n’emploie pas de salarié. Le responsable de l’ensileuse est Grégoire Varin, céréalier et éleveur de bœufs. Il est également le chauffeur de cet équipement chez l’ensemble des adhérents. Il reçoit le renfort d’un second adhérent pour les ensilages de maïs. La cuma embauche également un saisonnier pour le tassement des silos. Ainsi, et entre le maïs et l’herbe, l’ensileuse automotrice à huit rangs BiG X 580 de Krone récolte chaque année environ 800 à 900 ha, pour environ 600 heures de travail.

Le responsable de l'activité ensilage de la cuma de Bellefosse

Grégoire Varin, responsable et chauffeur de l’ensileuse automotrice, et Élise Héron, trésorière de la cuma de Bellefosse.

« Avec le développement des méteils immatures et des couverts récoltés pour la méthanisation, nous avons commencé à réfléchir à l’achat d’une barre de coupe directe, indiquent Grégoire Varin et la trésorière Élise Héron. Un méthaniseur fonctionne déjà chez un adhérent et un autre sera mis en service en 2023. Nous avons pensé aussi que cet outil pourrait intéresser des agriculteurs-méthaniseurs de cuma voisines, car ce type d’équipement n’est pas disponible dans le secteur. »

La coupe directe Krone de la cuma de Bellefosse

La barre de coupe directe Krone arrivée à l’automne 2022 fera ses premiers essais à la cuma de Bellefosse au printemps 2023.(©Grégoire Varin)

Le principal avantage de la coupe directe est de couper et ramasser en un seul passage, au lieu d’une étape préalable de fauche. Pour bénéficier d’un minimum de retour d’expérience sur ce nouveau matériel, le responsable de l’ensileuse contacte alors plusieurs cuma bretonnes équipées. « Nous voulions notamment savoir notamment quelles étaient les périodes d’utilisation de la coupe directe. » Les responsables craignaient un risque de concurrence avec les ensilages d’herbe. Dans les faits, les cuma utilisatrices évoquent un usage plutôt fin avril – début mai pour les méteils, comme pour les cive, tandis que les ensilages d’herbe se font plutôt début avril. Elles sont donc satisfaites de ce matériel. Par ailleurs, d’après les éleveurs, « le risque que la coupe directe prenne la place de la faucheuse pour la réalisation des fourrages est limité. »

200 ha de plus récoltés au printemps

Pour un investissement de 64 000 euros, la coupe directe de marque Krone est donc arrivée en octobre 2022 à la cuma de Bellefosse. Elle sera utilisée pour la première fois au printemps 2023 sur environ 90 ha chez les deux adhérents engagés à ce jour (soit environ 40 heures de travail supplémentaires pour le chauffeur). Le coût d’usage a été calculé pour le moment à 90 €/ha, hors fuel, mais chauffeur compris. « Nous pensons que nous pourrions aller jusqu’à 200 ha récoltés au printemps en fonction de la météo, estiment Grégoire Varin et Élise Héron. On ne compte pas trop sur un usage pour les couverts d’été. Car il faudrait que ça se fasse après les ensilages de maïs, c’est-à-dire pas avant le 15 octobre. »

Coupe directe : la big X de la cuma de Bellefosse récolte de l'herbe

L’ensileuse automotrice BiG X 580 de Krone devrait effectuer avec la coupe directe, 40 heures en plus de ses 600 heures annuelles habituelles réalisées avec le pick up et le bec huit rangs.(©Grégoire Varin)

La cuma de Bellefosse souhaite avant tout conserver une qualité de service aux adhérents. Avec la coupe directe, elle diversifie son offre pour répondre à de nouvelles demandes, sans pénaliser ses activités traditionnelles. Elle anticipe également l’éventualité d’une baisse de l’activité ensilage résultant d’un possible recul de l’activité d’élevage à l’avenir.

Le nouvel équipement est un moyen d’amortir plus rapidement l’ensileuse automotrice. Objectif : conserver une machine performante, renouvelable tous les quatre ans. « Nous allons récolter 60 ha de Cive de seigle en 2023 pour le lancement de notre méthaniseur, précise Élise Héron. Sans la cuma, nous n’aurions pas pu disposer d’un matériel aussi innovant. »

L’ensileuse a maintenant son bec cueilleur d’épis

Pour répondre à la demande, la cuma des Hauts Plateaux a décidé d’investir 95 000 € dans un bec cueilleur Claas Cario 875 FC. Il possède 8 rangs espacés de 75 cm avec de multiples options (releveurs sur le côté, etc.). De la même marque que l’ensileuse, la mise en service a été simple. La cuma a dédié un seul chauffeur sur ce chantier qui nécessite de la rigueur. Elle a également décidé de limiter la vitesse d’avancement à 6 km/h. Objectif : séparer correctement les tiges et les feuilles de l’épi et réaliser ainsi un travail de qualité. Le débit de chantier avoisine les 2,5 ha/h. Pour la cuma, l’achat de ce cueilleur apporte des gains techniques et économiques.

L'investissement dans un bec ouvre des perspectives de développement de l'activité ensilage à la cuma

La cuma des Hauts Plateaux complète l’activité de son ensileuse avec le maïs épi.

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