Une renaissance. Après moult efforts, au détour du début des années 2020, l’activité de la cuma du Coignet se relance. Elle investit même dans de nouvelles activités et accompagne une nouvelle production : la culture du lin fibre. La cuma du Coignet se situe dans le département des Yvelines, sur le canton de Bonnières. Elle voit le jour en avril 1983, avec l’acquisition d’une moissonneuse-batteuse pour la récolte du maïs. Mais au fil des ans, la cuma n’évolue presque pas et se trouve même au bord de la dissolution en ne réalisant plus de chiffre d’affaires. Car la machine devient obsolète, et les quelques petites activités broyages et tris de semences ne génèrent guère de chiffre.
Naissance d’un collectif autour de la mécanisation partagée
Puis en 2020, une réunion se tient dans ce secteur sous l’égide de la chambre d’agriculture, avec la participation de la frcuma. Elle rassemble alors un groupe de producteurs en agriculteur biologique, sur le sujet de la mécanisation partagée et de l’intérêt de la mutualisation. Ce collectif se décide et franchit le cap pour constituer une cuma ou tout du moins trouver une structure déjà existante. Justement, la cuma du Coignet semblait tout appropriée.
Un agriculteur de ce groupe adhérait en effet à cette cuma. Il restait juste à mettre en relation les hommes. Puis un Dinacuma se met en place afin de clarifier la situation de la cuma du Coignet, celle de l’équipe dirigeante et considérer les nouveaux entrants potentiels. Un nouveau souffle, presque une nouvelle vie…
Succession d’investissements et de projets comme la culture du lin fibre
Un nouveau président, Samuel Lefort, une nouvelle équipe et des projets voient le jour. Écimeuse, houe rotative, semoir monograine spécifique, etc. L’activité se relance et se développe. Elle porte aujourd’hui sur le développement de l’agriculture biologique en grande culture. Un projet en portant un autre, une nouvelle filière voit le jour, la culture du lin fibre.
« C’est une nouvelle activité pour nous, rapporte Samuel Lefort. Son développement dépend beaucoup de notre capacité à pouvoir mener à bien la culture. Les entrepreneurs sont pour la plupart surchargés et il nous fallait réfléchir par nous-mêmes pour trouver une solution. La surface pour la cuma porte sur une cinquantaine d’hectares. Nous devons nous équiper de A à Z et, logiquement, la cuma apporte son agrément en termes de mutualisation. Seul, c’est impossible, mais à plusieurs, c’est envisageable. C’est d’ailleurs là toute la force de la cuma. Nous avons besoin de nombreux matériels spécifiques. Certains sont indispensables, comme la retourneuse ou la souleveuse, la récolteuse. Nous allons pouvoir ensuite combiner d’autres activités comme les plateaux avec la paille ou le déplacement des pallox. Mais le lin reste une nouvelle filière pour nous avec son lot d’interrogations. Avec quel développement pour notre structure ? De la frilosité peut parfois être ressentie par la coopérative lin, mais la cuma doit nous permettre de passer le cap. »
Décidément à nouveau très active, la cuma a aussi développé une activité télescopique. « La manutention était un frein aussi chez chacun, ajoute le président. Il est vrai que cet investissement est un levier important pour nos exploitations. »
Les cuma ont leur place entière dans l’accompagnement de nouvelles productions
« Lorsque l’on parle filière et développement sur un secteur, l’outil cuma apparaît important. Que ce soit sur la filière lin ou sur d’autres, précise le conseiller frcuma Île-de-France, Mathieu Teixera. On a vu sur la région des productions se créer, comme le plant de pomme de terre, les huiles essentielles ou encore les légumes de plein champ. La cuma permet de porter ce genre de projets, de prendre les risques et de sécuriser l’investissement. »
« Le cadre de la cuma et l’accompagnement par la Fédération régionale ont été le moteur pour notre cuma, précise Samuel Lefort. De l’accompagnement à la structuration des projets, en passant par le montage des dossiers d’aide, ils ont été une véritable aide pour nos exploitations au quotidien. On réfléchit aujourd’hui à un bâtiment et pourquoi pas à un emploi partagé. La force du groupe permet de faire naître des idées et projets qui n’auraient sûrement jamais vu le jour sur nos exploitations individuelles. »
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