Plus de cultures dans la rotation, moins de phyto ?

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Plus de cultures dans la rotation, moins de phyto ?

Passer de une à quatre familles botaniques, réduirait de 19 à 23 % l'utilisation de pesticides pour la culture du soja.

Une étude menée par l'Inrae dévoile les effets bénéfiques de la diversité des rotations au sein des parcelles. En effet, plus les familles d'espèces cultivées seraient élevées, moins l'agriculteur utiliserait de produits phytos. Explications.

Ca parait simple et facile sur le papier. En effet, selon les résultats publiés en 2023 d’une étude menée par l’Inrae, il suffirait d’augmenter la diversification des rotations pour réduire ses usages de produits phytosanitaires de 20 %. Edifiant… Mais cela comporte quelques subtilités.

Diversification des rotations

Dans l’ensemble des fermes du réseau Dephy, les ingénieurs de l’Inrae ont tenté d’expliquer l’effet de la diversification des rotations sur 16 cultures. Ils ont ainsi augmenté les familles botaniques ou de diversité intra-famille dans chaque rotation. « Globalement, on remarque un bénéfice pour ces 16 cultures, explique Stéphane Cordeau, ingénieur chez Inrae. On a en effet, réduit la quantité de produits phytosanitaire utilisés de 20 %. Mais il y a un effet psychologique qui joue puisqu’on a dénombré 40 % d’adventices en moins. »

Par exemple, « augmenter le nombre de familles botaniques (poacées pour les céréales, fabacées pour les légumineuses, brassicacées pour les crucifères, etc.) de un à quatre réduit de 19 à 23 % l’utilisation de pesticides pour des cultures telles que le soja, la betterave, le tournesol et le maïs », annonce un communiqué conjoint.

Quid des couverts végétaux

En revanche, « ces effets sont plus nuancés pour les céréales à paille, où aucun effet spécifique de la diversité n’a été observé, précise les chercheurs. Par ailleurs, l’étude suggère également que les couverts végétaux d’interculture ne contribuent pas à la réduction des pesticides, mais plutôt à une augmentation de l’utilisation d’herbicides. »

Toutefois, il faut être prudent puisque ces résultats varient selon le climat et la localisation de la culture. C’est une moyenne. « Il y a aussi l’effet dilution, précise le chercheur. Si on implante une culture a faible IFT, alors forcément le score global va diminuer. » Mais il y a aussi l’effet de régulation, qui prend en compte le degré de diversification (changement de variété plutôt que d’espèces).

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