La chambre d’agriculture et la Frcuma Centre Val de Loire organisaient à la mi-décembre une démonstration de matériel de désherbage mécanique en viti. Les concessionnaires DMS et Ouvrard avaient fait le déplacement pour cette rencontre axée sur la gestion des adventices sous le rang. Trois interlignes, équipés d’outils de travail du sol, travaillaient uniquement le cavaillon. Une bonne trentaine de vignerons ont fait le déplacement au domaine Vieux Vauvert, qui accueillait l’évènement. Adhérent au groupe Dephy depuis 2022, Fabien Ricordeau le responsable du domaine, n’applique plus aucun herbicide sur son exploitation et pratique une viticulture raisonnée. Il ne détient pas la certification biologique, se laissant ainsi une marge de manœuvre en cas d’année à forte pression parasitaire.
Un châssis polyvalent pour Clemens
Le constructeur Clemens, distribué par les établissements DMS 41, présentait deux modèles. Le premier consistait en un châssis capable de recevoir plusieurs outils : interceps hydrauliques, disques animés, herses rotatives, tondeuses, etc. Nécessitant uniquement deux distributeurs hydrauliques simple effet, ce matériel permet d’évoluer entre 3 et 6 km/h en fonction de l’outil mis en place. Le besoin en débit hydraulique est limité, de l’ordre de 10l/min par équipement. L’outil s’efface de manière autonome à chaque cep ou piquet, mais peut également être commandé depuis la cabine en présence de jeunes plants, par exemple. Le temps de travail à l’hectare, fonction du type d’outil, du nombre de pieds et du parcellaire, est estimé par le constructeur entre 2 et 3 heures.
Des disques émotteurs pour arracher les adventices
Le second matériel concernait des disques émotteurs. Avec pour objectif de « casser » la butte du cavaillon et ainsi arracher les adventices. Ces disques, qui travaillent de manière inclinée avec un angle d’attaque réglable, sont de deux diamètres distincts (340mm à l’intérieur, 400 à l’extérieur). Ainsi, ils pénètrent dans le sol à une profondeur identique. Outil peu lourd, la vitesse minimum conseillée par le constructeur est de 6 km/h afin d’avoir une projection de la terre suffisante et donc une efficacité optimale. Au printemps ou durant la saison estivale, le châssis peut recevoir sur l’arrière deux étoiles bineuses afin de désherber au plus près du cep.
Des châssis évolutifs chez Boisselet
Puis, c’est le constructeur bourguignon Boisselet, distribué par les établissements Ouvrard, qui est intervenu. Persuadé que l’outil parfait n’existe pas, il revendique de fabriquer des châssis qui peuvent sans cesse évoluer. Comme son concurrent, divers équipements peuvent s’adapter. Particularité, la largeur du châssis est modifiable manuellement (à l’aide de différents crans). Ou hydrauliquement. Ce qui permet de s’adapter à des largeurs de vignes différentes. En fonction de l’outil choisi, la vitesse d’avancement varie entre et 2 et 8 km/h. Ce constructeur a fait le choix de ne pas équiper ses matériels de vérins hydrauliques, mais de servo-moteurs. D’après lui, la réactivité de l’outil est ainsi significativement améliorée, et l’effacement de l’outil entre chaque cep plus rapide.
Désherbage mécanique viti : 55 % d’aides
Anthony Chambrin, animateur de la Frcuma Centre Val de Loire, a rappelé que de plus en plus de cuma s’équipent de bâti de travail du sol, derrière en interligne. Plus d’une dizaine de projets existent. Ceux-ci sont en partie financés via des aides PCAE à hauteur de 55%. Il a également donné quelques chiffres propres aux vignerons de Vouvray. Le coût de travail du sol en vignes de 150 cm d’écartement est d’environ 1 100 € par hectare avec un tracteur interligne ou un tracteur enjambeur travaillant 1 rang et 2 demi-rangs. 1 400 € par hectare par un enjambeur travaillant 1 rang.
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4 idées reçues sur le désherbage mécanique en viti