Fauche de l’herbe : une tendance pour les grandes largeurs et le groupage des andains

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Fauche de l’herbe : une tendance pour les grandes largeurs et le groupage des andains

Faucher en grande larguer et grouper les andains, « c’est un gain de temps de travail global sur le chantier tout en rentabilisant mieux l’ensileuse. »

La vente de groupes de fauche se développe. Même si les simples faucheuses portées arrières restent largement en tête, ils représentent entre 10 et 15 % des ventes. Suivant les secteurs, ces groupes d’une largeur moyenne de travail de 9 m comprennent un conditionneur accompagné généralement de tapis groupeurs d’andains. Des matériels qui répondent à une demande de gain de temps pour la fauche et l’ensilage. Ils doivent aussi répondre à des objectifs de qualité des fourrages tout en maintenant les coûts.

Observant que nombre de collectifs s’équipent d’ensembles de fauche avec groupeur d’andains, « et s’en montrent satisfaits », les animateurs des cuma dans l’Ouest répètent des essais depuis quelques années. Grouper les andains, « c’est un gain de temps de travail global sur le chantier et en rentabilisant mieux l’ensileuse. » Le conseiller en Pays-de-la-Loire Michel Seznec précise : « quand une cuma investit aujourd’hui dans une ensileuse, sa puissance minimale est déjà de 450 ch. »Ainsi, une récolte avec fauche sur 9 m groupée en andain unique peut revenir à moins de 170 €/ha, quand elle coûterait plus de 250 € avec une fauche sur 6 m et l’ensilage des andains deux à deux. Surtout, le temps de chantier total rapporté à l’hectare est de 32 minutes dans ce second cas, contre 25 minutes dans le premier. Et à la saison, le temps compte. La période est chargée pour les chauffeurs. Implantation des cultures de printemps, désherbage et autres travaux s’ajoutent à la récolte d’herbe.

Des conditions à respecter

« L’enjeu de cette récolte est de privilégier la qualité, donc récolter au bon stade et de le faire le plus vite possible », résume Denis Ripoche, animateur en Normandie. Sur son secteur, il observe que les conditions sont trop rarement propices à la fauche avec groupeur. « Le plus souvent, le conseil est de faucher à plat, sans conditionneur, puis d’andainer au dernier moment par rapport à l’ensilage. »

Le vendéen Michel Seznec accorde : « La fauche en 9 m avec groupeur n’est pas à systématiser. C’est une certitude. » Mais elle s’avère très pertinente « lorsque les conditions sont positives. » C’était le cas sur un essai à la cuma la Christophine (49) en 2021. « À la fauche, nous avons déposé les trois andains côte à côte, sur moins de 4,20 m. Deux jours plus tard, l’ensilage s’est fait avec 32 % MS. » La répétition du même essai l’année suivante dans la Sarthe rendait un verdict inverse. L’objectif de séchage n’était pas atteint. « Le sol était plus humide au moment de la fauche et les conditions moins séchantes ensuite. Le fourrage était moins avancé en maturité aussi. Et pour pouvoir ensiler avec un pick-up de 3,50 m, les trois andains se chevauchaient un peu plus que l’année précédente », liste Michel Seznec pour qui le surcoût à l’investissement s’envisage tout de même.

Un investissement supérieur

« Il faut bien faire ses calculs. » Le conseiller précise que pour un ensemble de fauche de 9 m, « le groupeur ajoute quasiment 30 000 €. » Il voit enfin un avantage supplémentaire à cette solution : Elle limite le risque d’incorporation de cailloux dans les andains. Encore plus que l’andaineur à tapis. Ainsi, pour un volume d’activité important, la cuma qui aurait l’objectif de faucher au maximum en activant le groupeur aura sans doute intérêt à se lancer.

« Avec ce matériel, on délègue facilement la fauche et on ensile ensuite trois andains d’un coup. Le chantier coûte moins cher qu’avec un andaineur à tapis au milieu », résume l’animateur de cuma, qui constate déjà l’essor du groupeur dans des secteurs assez propices, tandis qu’il tarde à se répandre dans d’autres zones qui lui seraient encore plus favorables.

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