[Guide d’achat] Comment choisir sa bineuse ?

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[Guide d’achat] Comment choisir sa bineuse ?

Un modèle Carré pour betteraves avec guidage par caméra (©Carré).

La configuration et l’équipement d’une bineuse dépendent beaucoup des cultures qu’elle devra entretenir. Dans un second temps, le niveau de performances du système de guidage conditionne la capacité journalière de travail du chauffeur.

SOMMAIRE

Choisir une bineuse se complique vite dès lors que les cultures à entretenir sont diverses, en particulier côté distance entre rangs. En revanche, cet outil affiche un grand nombre d’options et de variantes afin de coller à tous les cas de figure. D’autre part, des dispositifs de guidage sophistiqués permettent aujourd’hui de travailler à grande vitesse.

1 – La bineuse suit le semoir

Pour suivre parfaitement les rangs de la culture, la bineuse doit travailler sur un nombre de rangs et avec un inter-rang identiques à ceux du semoir. Mais il existe des bineuses modulables, par exemple 4-6 rangs grâce à des éléments repliables. D’autre part, certaines marques prévoient un changement rapide d’inter-rang afin de biner des cultures semées à différents intervalles. Dans cet accord entre les passages du semoir et ceux de la bineuse, l’étape ultime consiste à piloter individuellement le relevage de chaque élément de la bineuse. Il faut aussi travailler à partir d’une cartographie. Ainsi la bineuse débute et finit pile au bon endroit dans ses passages. De plus, elle respecte les pointes, en détruisant le moins possible de plants dans la culture.

2 – Les dents, souples ou rigides ?

Ensuite, en fonction de la largeur à travailler, chaque élément reçoit de 1 à 5 dents : typiquement 1 pour les céréales, 3 pour les betteraves et 5 pour le maïs. Plus les dents sont rigides, mieux elles pénètrent le sol. Cela leur permet aussi de sectionner plus facilement les grosses adventices. L’inconvénient, cependant, est qu’elles projettent plus les cailloux. Signalons toutefois qu’il est possible de remplacer les jeux de dents par des roues étoilées. Ces dernières émiettent le sol et arrachent les adventices.

3 – Des socs à effets multiples

Selon le type de soc, on obtient un simple scalpage du sol, ou une action se rapprochant plus d’un vrai travail du sol. Pour un travail superficiel, on utilise des socs très plats. Ils coupent les racines sur toute la largeur, touchent peu les racines de la culture et remuent peu de terre. Les socs inclinés, eux, pénètrent mieux, déplacent plus de terre (minéralisation) et permettent éventuellement de butter le rang. En revanche, ils peuvent augmenter le risque de remontée de graines d’adventices à la surface et de les faire germer. Enfin, n’oublions pas les lames « Lelièvre », en L, pour approcher plus près du rang mais à vitesse modérée.

4 – Attelage frontal ou arrière

En guidage manuel, la bineuse aurait intérêt à se trouver en position ventrale par rapport au tracteur. Malheureusement, seuls quelques tracteurs maraîchers et de très anciens porte-outils Fendt le permettent. Vient ensuite l’attelage frontal, qui offre une bonne visibilité, mais demande une bineuse assez courte (attention aux options). En cas d’attelage à l’arrière, il est possible de bénéficier d’un guidage actif. Il peut être soit intégré à la bineuse, soit via une interface indépendante, soit encore avec des disques droits directionnels ancrés dans le sol. Le signal peut provenir de plusieurs sources. Un opérateur assis sur la bineuse : de plus en plus rare, lourd en main-d’œuvre. Un palpeur sur un sillon laissé dans le sol lors du passage précédent : demande un sol qui se tient. Des palpeurs sur le rang : uniquement sur culture bien développée. Des cellules photoélectriques qui repèrent le rang : peuvent être perturbées par de grandes adventices. Une caméra mono ou stéréo, associée à un logiciel de reconnaissance du rang : efficacité limitée dans une culture très sale. Un récepteur RTK associé à une carte des positions enregistrées au semis : demande d’anticiper.

5 – Les accessoires complémentaires

Les protège-plants, sous forme de disques ou de plaques allongées, freinent la projection de terre sur la culture. A contrario, des accessoires complémentaires spécialisés comme des disques peuvent assurer le buttage si besoin, en plus de l’effet des socs.

Une herse légère placée en finition a pour but de tirer les adventices déchaussées et de les exposer à l’air. Des éléments de roto-étrille peuvent également assurer cette fonction. Autre élément à signaler : les moulinets, ou doigts « Kress ». Entraînés par l’avancement de l’outil, ils nettoient sur le rang lui-même en préservant la culture grâce à la souplesse des doigts en matériau synthétique.

6 – Deux opérations en un passage

Les bineuses peuvent recevoir différents équipements afin d’assurer une opération complémentaire. Désherbage chimique localisé sur le rang : attention aux conditions météo optimales à respecter. Elles ne sont pas forcément les mêmes pour le désherbage mécanique et l’efficacité des herbicides. Semis d’un couvert végétal : à positionner assez tôt dans la saison pour laisser le couvert s’implanter mais sans qu’il concurrence la culture. Fertilisation localisée : demande d’employer des socs compatibles.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

En résumé

Quels sont les différents types de bineuse ?

La bineuse avec des dents munies de socs est la plus répandue. Mais il en existe avec des éléments rotatifs passifs à la place des socs, et d’autres avec un rotor animé sur prise de force pour chaque inter-rang.

Quelles sont les principales marques de bineuses ?

Le marché est largement approvisionné par les constructeurs français : Agram, Agri-Structures, Binnove, Carré, Grégoire Agri, Magendie, Monosem, Quivogne, Phenix Agrosystem, Razol… Le reste de l’Europe complète l’offre : Agrivaux, Bednar, Dickson, Einböck, Garford, Guerra, Hatzenbichler, Horsch, Kult, Leibing, Mainardi, Maschio-Gaspardo, New Holland, Pöttinger, Schmotzer, Steketee, Thyregod… sans oublier la marque turque Özköden.

Combien coûte une bineuse ?

Une bineuse de type maïs en 4 rangs vaut 7 900 €, tandis qu’une 8 rangs avec guidage par caméra et quelques accessoires approche 40 000 € (source : barème d’entraide 2022-2023).

Quels sont les principaux systèmes de guidage d’une bineuse ?

La caméra fonctionne sans préalable et dans tout parcellaire. Mais il lui faut un rang suffisamment fourni et sans salissement excessif. Le palpeur de rangs présente les mêmes avantages,. Il a cependant besoin de plants assez rigides et d’une vitesse d’avancement modérée. Enfin, le RTK fonctionne dans les toutes les conditions de lumière et sert à différents travaux. Il demande en revanche d’avoir semé avec le même équipement et trouve des limites dans les pentes et les zones de mauvaise réception.

Comment régler une bineuse ?

Une roue de terrage pilote le plus souvent la profondeur de travail. Elle détermine si la machine réalise un sarclage superficiel (recommandé) ou doit descendre plus profond. Les dents coulissent, pour leur part, sur un support afin de trouver le bon compromis entre une action au plus près du rang et une préservation de la culture.