[Dossier moteur] Le banc d’essai pour comprendre le fonctionnement du tracteur

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[Dossier moteur] Le banc d’essai pour comprendre le fonctionnement du tracteur

Le banc d’essai moteur est un outil permettant notamment de connaître les caractéristiques du moteur de son tracteur pour utiliser correctement ses capacités tout en réalisant des économies de GNR.

Pour une même puissance, tous les moteurs ne se valent pas. Le passage au banc d’essai est le seul moyen de faire ressortir les caractéristiques propres à chaque moteur afin d’en tirer le meilleur parti et de réaliser des économies de GNR.

Les réseaux cuma et chambre d’agriculture disposent de cinq bancs d’essai. Répartis sur le territoire, ce sont des techniciens travaillant avec le même protocole qui les mettent en œuvre. Le banc d’essai définit la zone alliant la meilleure puissance disponible au régime de consommation le plus faible. Ce dernier se mesure sur le tracteur, notamment à l’aide des courbes de consommation spécifique, de puissance et de couple. Elles permettent ensuite au technicien d’expliquer à quel régime faire tourner le moteur selon les types de travaux pour optimiser la consommation de GNR.

Contrôler les tracteurs neufs avec le banc d’essai

La logique voudrait que passer un tracteur neuf au banc soit inutile. Pourtant, passer son tracteur au banc d’essai lors de la première année permet déjà de détecter d’éventuels dysfonctionnements. Cela peut se traduire par un défaut de puissance ou une consommation de GNR aberrante. Des défauts qui pourront alors être rectifiés par le constructeur durant la période de garantie. Le passage au banc d’essai est aussi un bon moyen de comprendre le fonctionnement de son tracteur. Il permet d’évaluer ses capacités à réaliser des économies de carburant selon le style de conduite. Des conseils de conduite qui prennent en compte aussi la transmission. Avec une Powershift, le technicien insistera sur la réserve de couple disponible et la plage de régime sur laquelle elle se trouve. Avec une transmission à variation continue, il expliquera comment paramétrer au mieux la chute de régime pour ne pas tomber sous le couple maxi.

Le passage au banc d'essai moteur permet de mieux connaître les caractéristiques de son tracteur.

Après le passage au banc, le technicien explique la conduite à adopter pour optimiser la consommation de carburant en fonction des caractéristiques du moteur.

Conserver les performances du moteur grâce au banc d’essai

Après 2 000 ou 3 000 h de fonctionnement, il est utile de réaliser un diagnostic. Globalement, un tracteur qui vieillit a tendance à se dérégler avec le temps et à devenir plus gourmand en GNR. Il est possible de revenir à la consommation d’origine avec des mesures simples d’entretien, comme le remplacement du filtre à air. La vérification de la pression d’ouverture des injecteurs apporte une bonne pulvérisation du GNR. Un réglage des culbuteurs procure une bonne aspiration de l’air. Sur les anciens moteurs, des réglages défectueux entraînaient un rendement en puissance moins bon et une consommation spécifique supérieure. Le résultat était un tracteur qui tirait moins et consommait plus. Aujourd’hui, avec la complexité des moteurs, cela peut entraîner des répercussions plus graves.

Les risques de la reprogrammation moteur

Faire reprogrammer son moteur pour obtenir plus de puissance est une opération de plus en plus souvent réalisée. Elle n’est pas illégale, en revanche, en cas de dommage sur le moteur, il y a de fortes chances de voir la garantie constructeur annulée. Même souci avec l’assurance. Si le moteur délivre une puissance supérieure à celle déclarée, il y a fort à parier que les dégâts subis ne seront pas indemnisés.

La fiabilité du moteur en jeu

Le risque de la reprogrammation moteur concerne aussi la fiabilité. Un moteur avec une cylindrée déterminée peut équiper plusieurs tracteurs dans une gamme dont la puissance peut par exemple s’étager de 150 à 230 ch. Mais suivant les puissances, le moteur possède-t-il les mêmes bielles, les mêmes têtes de piston, la même pompe à eau avec le même débit ? La transmission sera-t-elle suffisamment dimensionnée pour accepter une puissance supplémentaire ? La reprogrammation respectera-t-elle les températures de combustion ? Une prise de risque pour un résultat non garanti…

Économiser plus de 1 000 €/an en coupant le contact

Plusieurs études le montrent. Les tracteurs passent près de 30 % de leur temps au ralenti, ce qui correspond aux phases d’attelage, de dételage, de réglage… Cela représente environ 200 h/an pour un tracteur effectuant 700 h/an. Pour un tracteur de 200 ch, la consommation moyenne au ralenti tourne autour de 4 l/h. Avec un prix du GNR tournant autour de 1,50 €/l, cela représente une dépense de 1 200 €/an.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces article sur www.entraid.com :