Le bâtiment en cuma, plus qu’un outil, une force

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Le bâtiment en cuma, plus qu’un outil, une force

Le premier bâtiment de la cuma des 3L possède aussi un atelier pour l’entretien du matériel par les salariés.

Pour une cuma, avoir un bâtiment fonctionnel lui permet de gagner en efficacité en centralisant tout son parc matériel au même endroit. Dans le Cantal, plusieurs structures ont fait le choix du photovoltaïque pour le financer, profitant du généreux taux d’ensoleillement du département.

«Une cuma sera viable et consolidera son avenir avec le bâtiment, le tracteur et le salarié.» Voilà une citation d’Éric Lafon, président de la fdcuma du Cantal, qui résume parfaitement les bases d’une cuma en bonne forme. L’importance du bâtiment en cuma, la plupart des groupes l’ont en tête. Mais elles ne passent pas toujours du projet à la réalisation, faute de moyens. Pourtant, un bâtiment dédié à la cuma représente l’assurance d’une gestion plus aisée et d’une cuma structurée.

Le bâtiment en cuma, une bonne base pour l’accueil d’un salarié

Ainsi, à Labesserette, dans le sud Cantal, la cuma des 3L dispose non pas d’un, mais de deux bâtiments ouverts. Cette cuma composée de douze exploitations adhérentes a été créée en 1972 pour l’ensilage de maïs. Dans les années 1990, «les copains [la majorité des adhérents actuels était à l’école ensemble] ont recédé une bonne partie du matériel à la cuma. Chacun a vendu une bonne partie de son parc personnel pour acheter du matériel plus performant en cuma», résume Pierre Monier, président, installé en gaec laitier sur 98ha de SAU.

Pierre Monier, président de la cuma des 3L

Pour Pierre Monier, président de la cuma des 3L, « avec deux bâtiments, tous les matériel sont à l’abri et à disposition des salariés. »

Dès lors, «le parc grossit et le matériel s’entasse chez les uns ou les autres durant l’hiver». Ensuite, en 1998, le premier salarié de la cuma arrive. Le premier bâtiment de 25m de long sur 12m de large se construit l’année suivante. Mais, «à peine construit, il était déjà trop petit», plaisante l’agriculteur. Aussi, en 2018, un second bâtiment de 36m sur 20m sort de terre. De quoi loger l’ensemble du parc matériels.

«L’avantage étant que tout est sur place et à disposition de nos deux salariés, l’un à temps complet, l’autre sur un contrat de 400h», affirme le président des 3L.

Des matériels centralisés, une organisation optimisée

Par ailleurs, au nord-ouest, à Roumegoux, c’est un bâtiment en travaux avec des planches de panneaux photovoltaïques posées au sol qui changera bientôt le quotidien des adhérents de la cuma de Bourgnoux.

«Notre bâtiment de 30m sur 14m date de 2008. Mais il était devenu vraiment trop petit», explique le président Lionel Vidal, producteur laitier installé sur 60ha de SAU. Le bâtiment s’allonge donc actuellement de 18m d’un côté et de 12m de l’autre.

Le bâtiment de la cuma de Bourgnoux dans le Cantal

Le bâtiment de la cuma de Bourgnoux s’agrandit et accueillera une salle de réunion et un atelier dans l’optique de l’embauche d’un salarié.

«Plusieurs critères nous ont aidés à nous décider», commente Antoine Momboisse, vice-président. «Déjà, nous avions terminé de payer le premier bâtiment, ensuite nous avions vraiment besoin d’une vraie salle de réunion, après des mois passés chez les uns et les autres durant les restrictions sanitaires, et d’une partie atelier.»

Tout ceci, dans l’optique, pourquoi pas, d’accueillir un salarié dans les années à venir.

3.000€/an

De plus, dernière raison, et pas des moindres, évoquée par Franck Caumel, le trésorier, la montée en puissance du parc matériel grâce aux aides du plan de relance et de la région AuRA. La cuma s’est ainsi récemment dotée d’un second épandeur, d’une autre tonne à lisier, d’un deuxième gyrobroyeur ou encore d’un nouveau combiné de fauche.

Une partie du bureau de la cuma de Bourgnoux

Une partie du bureau de la cuma de Bourgnoux: Antoine Momboisse, vice-président, Franck Caumel, trésorier et Lionel Vidal, président. Pour la construction du bâtiment, les travaux sont en grande partie réalisés par les adhérents.

Cette nouvelle écurie pourra bientôt être entreposée au même endroit. Pour rationaliser les coûts, les adhérents ont réalisé une bonne partie du chantier eux-mêmes, dont les travaux de maçonnerie. Ce bâtiment exposé ouest s’habillera très vite de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 100kW/h.

«Nous avons pu profiter de la moyenne tension passant juste à côté pour trouver des investisseurs intéressés», raconte le président. Sans aucuns frais, ni le moindre euro sorti de la poche de la cuma, ce choix leur rapportera 3.000€ par an.

Un bâtiment en cuma financé grâce au soleil

Le photovoltaïque, la cuma du Pont de Vigean, située tout près de Mauriac, mise entièrement dessus pour la construction de son bâtiment. «Sans panneau, nous n’avons pas de bâtiment», résume son président Guillaume Serre, installé en gaec en production mixte sur 120ha de SAU sur la commune du Vigean. «Nous avons prévu le montage d’une SAS liée à la cuma pour gérer la revente de l’électricité. L’idée étant que la production d’électricité paye les annuités.»

Ce bâtiment est volontairement pensé comme assez vaste avec des dimensions de 54m sur 25m. Il pourra ainsi accueillir l’ensemble du parc matériels de la cuma. Et il aura encore de la place libre pour les futurs investissements. «Nous attendons maintenant les plans d’architecte pour déposer le permis de construire et attaquer les travaux d’ici la fin d’année», espère le président.

Photovoltaïque: le réseau cuma vous accompagne

Le réseau cuma peut vous accompagner à réfléchir à votre projet et vous orienter vers des référents techniques compétents. Une question centrale dans les cuma est celle de l’investisseur:

  1. investissement en propre: le projet est porté par la cuma qui choisit ses fournisseurs et prestataires
  2. location de la toiture à une société: l’investissement et la gestion des panneaux sont délégués à un tiers
  3. tiers investisseur: ce dernier recevra les profits octroyés par les panneaux solaires jusqu’à la restitution des fonds investis dans les travaux. Une fois le bail arrivé à terme, l’exploitation reviendra au propriétaire du bâtiment.

Jusqu’à ce jour, la cuma ne peut pas vendre d’électricité. Elle doit donc créer une société annexe (type Sas, SA) dans le cas «investissement en propre». Cette contrainte juridique devrait s’assouplir d’ici la fin de l’année et faciliter l’investissement en propre par les cuma sans nécessité de créer une société complémentaire. Il est aussi possible de rencontrer sur le départements des cuma ayant choisi l’une des trois formules possibles.

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