Défendre la cohabitation en cuma, avec ou sans OGM

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Défendre la cohabitation en cuma, avec ou sans OGM

L'enjeu de réduction des charges de mécanisation doit primer.

Les cuma rassemblent de plus en plus souvent des adhérents répondant à des cahiers des charges de production différents. Ils peuvent continuer d’utiliser les mêmes matériels moyennant le respect de quelques «bonnes pratiques».

La présence dans une cuma d’adhérents répondant à des cahiers des charges de production différents peut mettre en question le partage de certains matériels. Le cas s’est posé avec le lait produit sans OGM, et des éleveurs à qui la laiterie refusait l’utilisation d’une désileuse en commun. La situation s’est calmée depuis les démarches engagées par la frcuma Ouest et la fncuma, avec l’appui du CNIEL et des essais en conditions réelles.

Compatible

«Ces actions ont permis, explique Nassim Hamiti, chargé de mission agro-équipement à la fncuma, d’identifier des pratiques et des recommandations rendant compatible le respect du cahier des charges en présence d’une automotrice de désilage en cuma. La mise à jour du cahier des charges allemand VLOG de janvier 2020 ainsi que la mise en place d’un cahier des charge français développé par le CNIEL ont introduit la possibilité d’une activité de desilage en cuma.»

Expliquer

Il prévient toutefois qu’il est souhaitable que les fédérations de proximité concernées précisent bien les choses avec les laiteries concernées dans leur secteur. En complément de ce travail de persuasion, la fncuma a rédigé pour les cuma un protocole sur les bonnes pratiques à mettre en place, à adapter au cas par cas et à formaliser par écrit dans le règlement intérieur. Il confortera l’adhérent durant les audits liés à son cahier des charges.

Améliorer les matériels

Différents éléments contribuent à assurer une vidange complète des concentrés présents dans la cuve de la mélangeuse, par exemple le «rinçage» avec de la paille. Les constructeurs peuvent aussi apporter des améliorations dans ce sens, notamment dans la conception de la vis. Les cuma y seront attentives.

Une démarche syndicale

Des questions similaires se poseront demain avec des matériels de cuma utilisés par des adhérents en bio et d’autres en conventionnel. La fncuma a justement engagé des travaux sur ce sujet avec la FNAB. Philippe Majeune, trésorier adjoint de la fncuma, le justifie: «Il y a suffisamment de freins psychologiques pour aller vers le matériel en cuma, ce n’est pas le moment d’en ajouter d’autres. Nous proposerons les bonnes pratiques et nous nous battrons pour obtenir la souplesse nécessaire avec les machines utilisées en commun.»

En complément: comment on s’entend entre adhérents en agriculture biologique et adhérents en agriculture conventionnelle, dans une cuma du Pas-de-Calais, dans une cuma du Gers, dans le Nord.