Le thermomètre
Basique de la météo, le thermomètre permet de mesurer la température à un point donné. Ce qu’il faut savoir, c’est que différentes températures sont mesurées.
La plus connue et celle annoncée universellement grâce à une convention mondiale, c’est celle sous abri. C’est une valeur homogène qui n’est pas impactée ni par le vent, ni par la pluie. C’est la température à laquelle on a accès grâce aux bulletins météo, aux applications notamment.
Il y a aussi la température sèche. Celle-ci n’est pas sous abris. Elle représente la valeur ressentie à un endroit et instant donné. « C’est la température ressentie lorsqu’on met le doigt en l’air », illustre le météorologue. Globalement, c’est le mercure qui affiche le nombre de degrés là où il est placé. C’est aussi ce que ressent la feuille d’une plante.
Enfin, il y a la température mouillée. « On reprend le doigt mais cette fois-ci, il faut l’imaginer humide », poursuit Emmanuel Buisson. « Cette valeur va permettre de mesurer les risques de rafraîchissement voire de gelée. On va déterminer le point de rosée. » C’est aussi la température que va ressenti le bourgeon d’une plante. Pour obtenir cette valeur, il existe des abaques et des capteurs spécifiques.
Le baromètre
S’il peut paraître désuet, l’information qu’il livre ne l’est pas. Le baromètre renseigne sur la pression atmosphérique. C’est-à-dire la pression que représente la masse d’air au-dessus de nous. « C’est un paramètre très important dans les observations météo, fait remarquer Emmanuel Buisson. Cependant, plus beaucoup de personnes n’y prêtent attention et ne savent ce que cela signifie réellement. »
La pression exprimée en hectopascal va faire varier les précipitations, l’humidité et le vent. Lorsque les valeurs sont élevées, entre 1020 et 1040, nous sommes dans un régime d’anticyclone. À l’inverse, lorsque les valeurs sont inférieures à 1 000 HPa, c’est une dépression. Entre ces deux points extrêmes, il peut se passer beaucoup de choses. Et lorsque la pression avoisine les 990, là, on sera dans un régime de tempête.
« Mais attention, un anticyclone ne signifie pas forcément beau temps », tempère le météorologue. « Le sens du vent et sa provenance vont modifier la météo. S’il provient de Sibérie par exemple, il fera probablement froid et le temps sera plutôt couvert avec du brouillard. À l’inverse, s’il vient des Açores, le temps sera plutôt ensoleillé et chaud. »
Toutefois, le déplacement de ces masses d’air se fait assez rapidement sur l’échelle de notre globe. En une journée, un anticyclone ou une dépression parcourt 500 km, en trois jours la moitié du globe et en cinq, la Terre entière. D’où la difficulté de prévoir les mouvements de ces masses d’air et la météo précise à plus de cinq jours.
Le pluviomètre
Outil indispensable dans une exploitation, le pluviomètre. Il permet de mesurer la quantité d’eau (mm) tombée par mètre carré. C’est un indicateur difficile à mesurer car il y a de nombreuses erreurs de captation. « Selon la vitesse et l’angle du vent, la quantité d’eau mesurer peut-être très différente, rappelle Emmanuel Buisson. D’autant que la pluie peut être éphémère, hétérogène ou très localisée. À 100 mètres, dans certains cas, la pluviométrie varie. Ainsi, le pluviomètre peut aller jusqu’à 30 % d’erreur. »
Estimer et mesurer la pluviométrie est donc très risqué. Il faut donc l’utiliser comme une valeur davantage représentative des quantités d’eau tombées sur une période plutôt que sur une averse ponctuelle. La pluie reste avant tout une situation frontale entre deux masses d’air de différentes pressions.
Si lorsque les deux masses d’air se rencontrent la température est chaude, il y aura un orage. Si elle est froide ce sera des précipitations plus longues. De même sur le type de précipitation. La température de la masse d’air déterminera s’il tombera de la pluie, de la grêle ou de la neige.
Depuis quelques années, les scientifiques valident une théorie qu’ils n’avaient pas encore généralisée auparavant : l’efficacité de la pluie pour la plante. « Avec des périodes de sécheresses de plus en plus longues, on remarque qu’une croûte imperméable a tendance à se former sur le sol », explique le météorologue. « Lorsqu’il pleut sur le sol, il n’y a que 10 % de l’eau qui est absorbée. » L’idéal est donc de réhumidifier le sol petit à petit.
L’anémomètre
Il faut savoir que pour cet indicateur, la vitesse et orientation du vent sont très normées. Les valeurs annoncées correspondent à celles estimées à 10 mètres de hauteur. « Or pour un agriculteur, il suffit simplement d’avoir ces données à 1 voire 2 mètres du sol », explique Emmanuel Buisson. « D’où l’importance d’avoir un anémomètre dans une parcelle. »
La vitesse et le sens du vent vont déterminer les trajectoires des masses d’air au-dessus de nos têtes et donc les conditions anticycloniques ou dépressionnaires des prochaines heures. Plus le vent est fort, plus le gradient dépressionnaire sera élevé.
L’hygromètre
L’hygrométrie est une donnée très utile pour les agriculteurs. Elle les renseigne pour savoir si telle ou telle molécule de produits phytosanitaires sera efficace. Ce paramètre sert également à estimer le développement d’une maladie ou d’un champignon dans une culture.
Elle représente l’humidité relative. C’est-à-dire le pourcentage de vapeur d’eau nécessaire pour qu’elle devienne liquide dans une parcelle donnée. « À 80 voire 90 %, on est près de la condensation, explique le météorologue. À 100 % il pleut. » L’hygrométrie est difficile à mesurer car elle est déterminée par un tampon qui s’humidifie ou non. Mais il peut être très rapidement saturé et donc le changer fréquemment.
Une fois ces éléments pris en compte, il ne reste pas plus aisé à prévoir la météo. En revanche, « on comprend davantage pourquoi il est très difficile de la prévoir avec fiabilité », ajoute Emmanuel Buisson. « La météo, c’est un peu comme les informations. On peut en consulter beaucoup, mais attention à ce qu’on y trouve. Il est important de vérifier ses sources. »
À l’image de la température ressentie qui est une valeur mesurée uniquement en dessous des 12 degrés. « C’est en fait la température sous abris à laquelle on ajoute un coefficient de refroidissement éolien », explique-t-il. « C’est pour mieux prendre en compte les phénomènes de blizzard au Canada. Au-delà cette température ressentie devient une température de confort. Elle ne signifie plus rien. »
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