Moiss-batt’ guidées par GPS

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Moiss-batt’ guidées par GPS

L’autoguidage permet de récolter sans suivre la ligne de semis et sans fatigue supplémentaire.

Gagner du temps, diminuer le coût à l’hectare, avoir un meilleur rendement, le tout en diminuant la fatigue des chauffeurs. C’est le constat que font deux cuma gersoises, utilisatrices de l’autoguidage sur moiss-batt’.

A la cuma de Castet-Arrouy (32), cela fait quatre campagnes que le guidage automatique de la moissonneuse batteuse a été adopté. La décision de cet investissement vient surtout de l’observation. «Les journées de récolte sont très longues et se prolongent souvent la nuit quand le temps le permet. Souvent, dans l’après-midi, on voyait bien que la coupe était sous-utilisée du fait de la fatigue du chauffeur», explique Jean-Louis Baric, président de la cuma. Profitant du renouvellement d’un tracteur, la cuma fit l’acquisition d’un système de guidage avec correcteur de dévers John Deere pouvant être transposable sur plusieurs matériels. «Cela permet de l’utiliser pour la récolte, mais aussi pour les semis et le travail du sol.» La première amélioration constatée concerne l’utilisation continue de toute la largeur de la coupe. «L’attention du chauffeur peut se reporter sur la surveillance des réglages et la charge moteur de la machine.» Pour le chauffeur, c’est aussi un gain au niveau de la fatigue.

Membres de la cuma Castet-arrouy.

Des membres de la cuma Castet-Arrouy.

Gain de temps et d’argent

Sur les quatre campagnes de récolte, la cuma a pu constater un gain de 7% de surface récoltée pour chaque aller-retour, conséquence de la pleine utilisation de la coupe. «Cela se traduit par une économie que nous avons chiffré à 5,97€/ha, ce qui ramené aux 1000 ha récoltés chaque année représente une somme.» Une autre conséquence positive concerne le ramassage de la paille. Avec des andains parfaitement droits et homogènes, les chantiers sont plus confortables et les presses mieux alimentés. Les vidanges de la trémie en marche sont aussi facilitées, car le chauffeur se concentre uniquement sur la vitesse de la machine. Quelques petits problèmes semblent pourtant subsister. Certes, suivant le relief ou la présence d’arbres, le signal peut être coupé, mais cela enlève toute la précision du système. «Parfois, il y a aussi des coupures de signal sans qu’on sache pourquoi, momentanées ou pendant plusieurs heures» explique Guy Esparves, adhérent et chauffeur de la cuma. Autre point négatif : la mise en route. «Il n’y a pas de formation spécifique pour utiliser l’autoguidage par rapport à un autre matériel où, très souvent, la mise en route est réalisée sur un jour.»

Un investissement non envisagé

Philippe Labadie

Philippe Labadie, président de la cuma de Buguet Moussaron.

A la cuma de Buguet Moussaron (32), l’autoguidage n’était pas envisagé. «Il y a 5 ans, nous devions renouveler notre moissonneuse-batteuse qui était sous-dimensionnée, et l’autoguidage était inclus pour le prix que nous voulions mettre dans cet investissement», commente Philippe Labadie, président de la cuma. Lors de la première campagne, les adhérents se sont vite rendu compte des avantages. «Cela représente un gain de temps et de pénibilité très appréciable.» De plus, le système intègre la cartographie et permet de visualiser les rendements intra-parcellaires. «Cela nous a poussé à faire des analyses de terre pour comprendre pourquoi les rendements étaient différents à certains endroits.» Si l’autoguidage n’avait pas été intégré dans l’offre, «nous ne l’aurions pas envisagé car le coût est tout de même de 16000€.»

Tableau Moiss-batt'