Ce que le covid a changé restera

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Ce que le covid a changé restera

La cuma de la Baie propose une gamme de services grâce à son équipe de quatre salariés permanents notamment.

En Bretagne, les adhérents de la cuma de la Baie (de Saint-Brieuc) étaient habitués à se réunir le vendredi pour réserver leurs travaux. Désormais, ils appellent les chauffeurs.

«Forcément, nous avons levé le pied sur ces réunions.» Naturellement, le collectif a adopté une organisation alternative suite au Covid-19. Elle repose sur une relation plus directe entre l’adhérent et le salarié de la cuma. Entre les deux, des téléphones. À écouter le président de la cuma de la Baie en fin d’année dernière lors d’une visite du forum emploi du réseau cuma, l’auditeur comprend que ce nouveau fonctionnement devrait conserver un caractère durable, pour ne pas dire définitif. En effet, il s’avère relativement bien adapté aux attentes quotidiennes des différentes parties prenantes.

Organisation suite au Covid: adhérents et salariés y trouvent leur compte

Historiquement, les membres de la coopérative d’Hillion, près de Saint-Brieuc, avaient rendez-vous tous les vendredis midi. Chaque agriculteur venait y présenter son besoin. Au fil des discussions, l’assemblée compilait les demandes et en fin de chaîne, affectait les chauffeurs. La cuma de la Baie a donc tenu ce rythme hebdomadaire, jusqu’à l’arrivée du coronavirus et l’injonction à bannir les réunions. Sans ces dernières, les responsables de la cuma ont vite réagi. «Nous avons répartis les tâches entre les chauffeurs», se souvient le président Sébastien Botrel. Tous les adhérents savent lequel des chauffeurs il faut appeler pour tel ou tel chantier, puisque «désormais ce sont les salariés qui enregistrent les demandes.»

les cumistes bretons présentent leur fonctionnement

À Hillion (22), les cumistes avaient pour habitude de se réunir le vendredi pour planifier les travaux. Ils ont ont changé de fonctionnement et le bilan est plutôt positif finalement. Au premier plan à droite : Sébastien Botrel, président.

Sur le moment, la répartition des rôles dans l’équipe n’avait pas posé de souci marquant. «Ils avaient chacun des affinités avec les différents travaux.» Le président tire aujourd’hui un second constat: «Ils savent gérer et arbitrer. C’est vrai qu’il arrive que ça coince, mais c’est plus ou moins fréquent. C’est surtout en fonction de la météo en réalité.» Dans ces cas-là, un responsable intervient. Ainsi l’affaire est entendue. Sébastien Botrel pointe le rôle important des responsables de commission, en charge de la bonne marche des activités. «Ils savent faire les rappels à l’ordre quand ils sont nécessaires.»

Esprit d’équipe

Pour les agriculteurs, cette réunion fixe était finalement assez contraignante. Parfois, ils imaginaient leurs plannings sans avoir en tête l’absence prévue d’un chauffeur, par exemple. Maintenant que l’équipe salariée est plus au cœur du dispositif, elle n’est plus prise au dépourvue. D’autre part, les salariés ont donc gagné en autonomie et en responsabilités. C’est une source de satisfaction supplémentaire dans l’équipe. «Tant que les chauffeurs gèrent bien et que ça leur convient de fonctionner ainsi», le président ne voit donc pas de raison de revenir sur cette évolution. Surtout que maintenant, «les salariés sont obligés aussi de communiquer un peu plus entre eux, surtout pour organiser les chantiers où ils sont plusieurs.» Le président donne l’exemple des épandages de fumier. Il conclut. «Finalement, ce fonctionnement renforce aussi l’esprit d’équipe.»

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